Cependant, les joueurs n'ont pas d’inquiétude à avoir pour cette décision purement politique, puisque les sénateurs eux-mêmes ont déclaré que l’Assemblée nationale allait s’asseoir sur leur motivation, et rétablira ce jeu de grattage. On ne saura donc jamais qui aurait pu répondre à la question : ça vous chatouille ou ça vous gratouille, en évoquant bien évidemment la biodiversité. Dans le cadre de l’examen du budget : « Ce n’est pas une bonne chose de mêler la biodiversité avec des loteries », a estimé le rapporteur LR, Jean-François Husson. Décidé l’an dernier dans le précédent projet de loi de finances (PLF), ce loto pour la biodiversité a été lancé le 23 octobre dernier, et comme le loto du patrimoine, il vise à faire entrer un peu plus d’argent pour la défense de la biodiversité et, plus globalement, à donner un coup de projecteur au sujet. Le Sénat a donc adopté un amendement de suppression de l’article du PLF, qui prévoit de prolonger d’un an le jeu de grattage. « Il était expérimental pour un an. Je ne vois pas ce qu’il a prouvé en invitant les joueurs à faire du grattage pour soi-disant donner quelques centimes d’euros à la biodiversité », a déclaré Jean-François Husson, avant d’ajouter : « La biodiversité est un sujet, mais il mérite d’être abordé autrement que par des jeux de loterie et de hasard… ». Quant au ministre Thomas Cazenave, il déplorait : « L’eau et la biodiversité, sur le PLF 2024, c’est 264 millions d’euros. Pourquoi se priver de ces 6 millions apportés par ce jeu ? ». Réponse mouchetée de Ronan Dantec, sénateur écologiste de Loire-Atlantique qui a lancé : « Monsieur le ministre, on peut vous faire une proposition : vous intégrez la biodiversité dans le loto du patrimoine, comme ça, on dira bien clairement que la biodiversité fait partie du patrimoine… ».