Pour l’Organisation des Nations Unies, le constat est alarmant : l'agriculture intensive, qui représente 20 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre est responsable de 80 % de la déforestation mondiale, et consomme 70 % des ressources en eau douce. Ces chiffres montrent une incompatibilité croissante entre les pratiques agricoles actuelles et la durabilité écologique. Selon le rapport, un milliard et demi d'hectares de terres dégradées nécessitent une restauration urgente d'ici 2030. Cette superficie équivaut à près de deux fois la taille de l'Australie, témoignant de l'ampleur du défi. Les experts soulignent que poursuivre l’expansion agricole actuelle accélérera la perte de biodiversité et la dégradation des sols, compromettant la sécurité alimentaire sur le long terme. Ils appellent à des mesures de transformation radicales pour reculer du bord du précipice, et cela inclut des pratiques plus respectueuses de l'environnement, la restauration des écosystèmes dégradés, la promotion de la sécurité alimentaire à travers des solutions durables. Ce message vise à mobiliser les dirigeants mondiaux pour repenser les systèmes agricoles. Il met en avant une question essentielle : comment nourrir une population mondiale croissante sans épuiser les ressources naturelles limitées de la Terre ? S'appuyant sur 350 sources de recherches, le rapport utilise le concept de limites planétaires, soit « l'espace de fonctionnement sûr » pour que le monde reste vivable pour la plupart des espèces. Six des neuf limites planétaires : changement climatique, déforestation, perte de biodiversité, quantité de produits chimiques synthétiques (dont les plastiques), la raréfaction de l'eau douce et l'équilibre du cycle de l'azote, sont déjà dans le rouge. Deux des trois restantes : l'acidification des océans ainsi que la pollution aux particules dans l'atmosphère, sont à la limite. Le rapport recommande aussi de réaffecter des centaines de milliards de dollars de subventions agricoles néfastes ou inefficaces avec des pratiques agricoles plus durables.
alabillebaude
La chasse... demain !