Etienne Merle, journaliste à France Info Centre-Val de Loire, retrace, dans son papier publié le mardi 6 août, l’évolution des populations de Sus scrofa de sa région, et y joint quelques éléments d’un article diffusé en 2023. « On a vu baisser les dégâts liés aux sangliers dans des départements dans lesquels ils sont très chassés : pourquoi continuent-ils à se multiplier ? ». La situation décrite est celle de la région Centre-Val de Loire, qui cite : « La chasse au gros gibier est devenue un enjeu social et économique. En cinquante ans, le nombre de sangliers abattus a été multiplié par trente-sept dans notre région. Mais ses effets concrets sur la régulation de l'espèce restent très incertains ». D’après l’auteur : « En 50 ans, on est passé de 8 486 bêtes tuées à 312 098 en 2022… ». Bien évidemment les dégâts ont suivi la même courbe et flirtent désormais avec les deux millions d’€ annuels sur l’Indre et Loire et le Loir et Cher, où il a été tué plus de 27 000 animaux, ce que déplore, en se félicitant, le président de la FDC, Hubert-Louis Vuitton, qui a déclaré : « Heureusement que l’on agit, sinon ce serait une catastrophe pour la biodiversité », ajoutant : « il est impossible d'estimer les effets de la multiplication des prélèvements. On agit les yeux bandés. On fait au mieux, mais chaque année, on ne sait pas si nous avons tapé dans le cheptel… ». Cet aveu d’impuissance (ou de connivence) est d’ailleurs repris par le géographe et écologue au CNRS Raphaël Mathevet qui précise : « Il existe des estimations au doigt mouillé. On parle de plus d'un million d'animaux dans l'hexagone en se basant sur les tableaux de chasse. Mais en réalité, on est incapable d'avoir un chiffrage parce que le sanglier vit dans des espaces fermés difficiles d'accès… ». Bref, apparemment dépassées par les évènements, les structures cynégétiques laissent donc la parole aux « scientifiques », dont certains n’ont probablement jamais vu un sanglier vivant en forêt, et qui abreuvent de leurs convictions les bureaux des ministères, pour le plus grand mal de la chasse. L’auteur du papier reprend : « Selon la biodémographe, chargée de recherche au CNRS et spécialiste du sanglier, Marlène Gamelon : dans des populations fortement chassées, on observe une reproduction à partir d’un an pour les femelles, contre deux ans dans une population peu chassée… » aurait-elle expliqué, en novembre 2023, lors d'une conférence organisée par la Fondation François Sommer… C’est consternant !