L’exceptionnelle explosion du sanglier en France et dans la plupart des autres pays est la conséquence de plusieurs facteurs cumulés :
- les grandes cultures céréalières sont devenues des refuges de mai à octobre,
- la déprise agricole a laissé la place à des friches impénétrables,
- les zones de non-chasse se sont multipliées,
- le taux de reproduction est plus élevé compte tenu d’un climat plus favorable au moment des naissances,
- le nombre de chasseurs a baissé.
Souvenons-nous, en 2009, de l’entrée en vigueur du « Plan national de Maîtrise du Sanglier » dont le but était d’endiguer une population de suidés devenue trop envahissante. Quinze ans après, force est de constater que la mesure a fait long feu. La surabondance actuelle nous a menés vers un changement de mentalité, et un nombre important de nos collègues chasseurs recherchent aujourd’hui les gros tableaux et le score, au détriment de la qualité et du plaisir procurés par une belle chasse, riche en émotions. Plus tireurs que chasseurs, ils soumettent les adjudicataires à des pressions de plus en plus insupportables, menaçant de les quitter (en leur laissant bien entendu la charge financière de location sur le dos), si le nombre de balles tirées n’est pas à la hauteur de leurs attentes. Résultat, des sociétés ne sont plus en mesure de fermer les enceintes, les obligeant à pratiquer une chasse moins performante. L’autre risque, mais uniquement financier pour nos structures fédérales, en cas de maladie qui décimerait la population de sangliers, serait la perte pure et simple d’un grand nombre de permis, et in fine, la disparition du tissus associatif cynégétique local d’abord, mais aussi départemental. Devant ces risques, les chasseurs doivent prendre conscience de leurs responsabilités… et les assumer.