Pied et allure
Le sanglier mâle se distingue de la laie par des allures plus grandes. Pour le grand sanglier mâle, le pas sera net et le pied arrière viendra s’imprimer sur le pied de devant, un peu en dehors, à cause des suites. Il pince fortement la terre, marque des gardes. Les coupants des côtés sont usés et non tranchants. Le talon est large et aplani et les rides qui sont entre les gardes et le talon marquent le sol. Les gardes sont plus grandes, plus ouvertes et plus près du talon que celles de la laie, qui les a hautes et plus proches l’une de l’autre. Ce qui fait qu’elle donne rarement des gardes en terre et, quand cela lui arrive, on constate qu’elles sont minces et peu écartées. Le pied arrière de la laie (sole et talon) est plus étroit que le pied du mâle. Ses pinces (sabot) du pied de l’avant sont beaucoup plus pointues et plus ouvertes. Lorsque la laie est pleine, la lourdeur de son ventre l’oblige à une marche plus irrégulière et à un écartement anormal des membres postérieurs, qu’elle porte en dehors de ceux de devant.
Vermillis et boutis
Les vermillis et boutis, traces laissées sur, et dans le sol, par le sanglier en quête de nourriture, fournissent également de précieuses indications. Comme l’animal fouille avec son groin, on jugera de l’importance de sa hure par celle des marques qu’il laisse tant en largeur qu’en profondeur. Les boutis sont droits et profonds pour les mâles, moins creusés et brisés pour les laies.
Souilles
Le sanglier a l’habitude d’aller se souiller dans un endroit humide. Comme ces lieux gardent l’empreinte du corps de l’animal, il est facile de juger de sa taille. Plus elle sera large et profonde, plus l’occupant sera de proportions importantes. Les branches qui entourent la souille constituent aussi de précieux indice, puisque la boue qui y reste attachée sert à un indiquer la hauteur l’animal qui l’a déposée. Généralement le sanglier se frotte énergiquement contre les troncs proches de la souille et souvent entaille l’écorce avec ses défenses. La profondeur des blessures infligées à l’arbre donne aussi un précieux renseignement.
Plus l’homme de pied aura raccourci sa quête, plus court et rapide sera le rapproché. Mais attention, à trop vouloir faire bien, il arrive souvent que le ou les animaux détectent cette présence trop proche et… vident les lieux, laissant une enceinte vide, à la grande surprise du valet de limier. En cause, soit une branche qui casse bruyamment sous la chaussure, soit une saute de vent. Remettre « à la coupe » nécessite donc les plus grandes précautions et une discrétion absolue. Fermer un carré de 4 coupes avec des animaux à l’intérieur donnera un rapproché un peu plus long, pour le plaisir d’entendre les rapprocheurs faire leur travail. C’est ça aussi la chasse…