Contrairement à une idée reçue, ce n’est pas la pleine lune qui déclenche le brame du cerf, mais l’état physiologique des biches, lui-même influencé par l’état hormonal qui dépend de la photopériode, de l’alimentation et du climat. Pour certains spécialistes des grands cervidés, la température semble jouer sur la précocité des dates du rut, entrainant ainsi des naissances plus précoces. Cependant, comme les nuits claires et étoilées coïncident avec un temps anticyclonique calme et frais, elles favorisent les activités nocturnes des animaux à découvert, donc une meilleure observation… des animaux par l’homme, mais aussi de l’homme par les animaux. On constate également que c’est la pleine lune qui a le plus d’influence sur le gibier, via le cycle de la mélatonine. Cette molécule, appelée également hormone du sommeil, est synthétisée surtout la nuit. Elle a une fonction de régulation des rythmes chrono-biologiques, et contrôle de nombreuses sécrétions hormonales chez tous les mammifères. Elle est sécrétée par la glande pinéale (dans le cerveau) en réponse à l’absence de lumière. De nombreux animaux utilisent la variation de la durée de la production de mélatonine comme repères biologiques de la saison. Cela a amené certains scientifiques à penser que le rythme nycthéméral (alternance d’un jour et d’une nuit correspondant à un cycle biologique de 24 heures) pouvait, chez les animaux, comme pour l’homme d’ailleurs, être modifié durant les phases de lune, en fonction de la quantité de lumière disponible. Quant à la mélatonine, (synthétisée N-acétyl-5-méthoxytryptamine), c’est un produit vétérinaire qui permet, toute l’année, de déclencher le processus de reproduction chez des mammifères d’élevage (chèvres, porcs…). Dans la nature, certains aliments en contiennent beaucoup, facilement absorbable par l’organisme. C’est notamment le cas des noix et des noisettes, mais aussi, dans des proportions moins importantes, du maïs… Comme ce taux de mélatonine est, chez les laies, le plus faible en été, il serait intéressant de connaître l’influence de la consommation excessive de maïs à cette époque, et de mesurer l’augmentation « artificielle » du taux de cette hormone, avec ses conséquences sur la reproduction. Il faut ajouter que cette molécule joue également un rôle sur l’augmentation de l’appétit, et par effet secondaire, la prise de poids. Et comme une jeune laie atteint la maturité sexuelle en fonction de son poids…
alabillebaude
La chasse... demain !