Malgré le risque que ferait peser l’interdiction d‘importation des trophées de chasse aux pays africains, les Britanniques restent arc-boutés sur leur position, cependant de plus en plus controversée. Le gouvernement travailliste, qui s'était engagé avant les élections à interdire les trophées de chasse, cherche un moyen de sortir de ce piège. Les principaux éléments du projet de loi 024 2023-24 tel que déposé le 22 janvier 2024 stipulent que :

- Il est interdit d’introduire un trophée de chasse en Grande-Bretagne, lorsque le trophée de chasse provient d’un animal auquel s’applique la présente loi…

- Dans la présente loi, « trophée de chasse » désigne le corps d'un animal, ou une partie ou un produit dérivé, facilement reconnaissable d'un animal, qui est obtenu par une personne en chassant l'animal…

- La présente loi s’applique à un animal d’une espèce inscrite à l’annexe A ou B du Règlement principal sur le commerce des espèces sauvages…

- Le secrétaire d’État doit nommer un comité consultatif sur les trophées de chasse (pour le conseiller et suggérer les réponses pour toutes questions relatives à l’importation en Grande-Bretagne de trophées de chasse)…

Dans un document qu’il vient de publier, « l’Institute of Economic Affairs » (IEA), un groupe de réflexion basé à Londres, a examiné de plus près les efforts déployés au Royaume-Uni pour introduire cette interdiction, mettant en garde qu’elle fragiliserait la position du Royaume Uni auprès des pays africains et nuirait gravement à la conservation et au développement. Quant au Dr Francis Vorhies, directeur de l'African Wildlife Economy Institute (AWEI), il alerte que cette interdiction porterait atteinte au Royaume-Uni en tant que membre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et partisan du Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal. Il note en outre que cette proposition de loi annule les réglementations déjà en vigueur de la CITES, créant une « dépendance post-Brexit inhabituelle à l’égard des réglementations de l’UE sur le commerce des espèces sauvages, en se référant aux annexes de l’UE pour les listes d’espèces, au lieu des annexes de la CITES ». Bref, rien n’est joué Outre-Manche et il est de moins en moins sûr que ce projet arrive devant les « Member of Parliament ».