Les prochaines élections européennes auraient elles déjà fait des victimes ? C’est ce que pensent la plupart des observateurs de la vie politique française. Effectivement, le silence de Willy Schraen, habituellement peu avare de paroles, laissait entendre qu’un mouvement de fronde se tramait dans les couloirs de la FNC. La confirmation est arrivée mardi, en même temps que les barrages paysans sur les routes, avec le départ du lobbyiste Thierry Coste, qui a lâché la liste « Alliance rurale », que Schraen projetait de transformer en groupe parlementaire, à Strasbourg. Beaucoup de bruit pour ce qui était prévisible, le souvenir de CPNT n’ayant manifestement pas marqué les esprits. Pour avoir mis de côté le pilier principal de la chasse, les deux initiateurs de cette entrée avortée en politique ont oublié que la force des chasseurs, et ce qui assure de fait leur pérennité, c’est qu’elle est apolitique, et que dans les barraques et pavillons de chasse, se côtoient en harmonie, tous les milieux sociaux et toutes les appartenances politiques. Demander aux uns et aux autres de renier leurs convictions pour plonger et apporter leur soutien à un combat, plus syndical que politique, ne pouvait que faire long feu. La France des campagnes attendra encore, et la FNC va probablement chercher un nouveau « conseiller », mais Willy Schraen, dont on se demande comment il pourrait renverser la vapeur, sort bien affaibli de cette aventure, à qui les sondeurs d’opinion attribuent aujourd’hui environ 1% des voix…