C’est une catastrophe écologique, mais là, pas pour l’exploitation commerciale du bois, ni pour transformer des terres en culture… Depuis début octobre 2023, plus d’un million d’habitants ont fui leurs foyers, quittant les territoires de Rutshuru et de Masisi, pour cause de conflit armé entre le M23 congolais (groupe créé à la suite de la guerre du Kivu, composé d'ex-rebelles réintégrés dans l'armée congolaise à la suite d'un accord de paix signé le 23 mars 2009 avec Kinshasa, mais qui se sont rebellés, considérant que le gouvernement congolais n'avait pas respecté les modalités de l’accord), et le gouvernement de la RDC. Résultat, pour fuir les zones dangereuses, les déplacés s’installent dans le Parc des Virunga, la plus ancienne aire protégée de la RDC, qui a perdu plus de mille hectares en deux mois, d’après les alertes du réseau de surveillance « Global Forest Watch ». La concentration humaine est telle, que ces nouveaux occupants qui n’ont plus rien, coupent aveuglément tout ce dont ils ont besoin. Cette mise à sac, et à sec, malgré la saison des pluies, inquiète certes les autorités, mais pour le directeur du parc, Emmanuel de Mérode, témoin depuis sa prise de poste en 2008 de nombreux conflits armés : « empêcher les déplacés de couper des arbres n’est pas la priorité. Ce n’est pas un abandon de responsabilités. C’est un choix actif que l’on a pris de sacrifier une partie du parc qui est nécessaire pour la survie d’environ un million de personnes… » et relativise ainsi : « Le bois qui est coupé vient de forêts secondaires qui sont de toutes façons régulièrement brûlées par les coulées de lave du volcan Nyiragongo. On ne peut pas se battre partout et certainement pas avec des familles déplacées. On verra après la crise comment reboiser, comment rétablir ces écosystèmes le plus vite possible ». Les 600 gorilles survivants ont quand même un peu de souci à se faire, d’autant plus que, la zone n’étant plus protégée, le piégeage des animaux est redevenu d’actualité…