Le ragondin, ou Myocastor coypus, est un rongeur au parcours mondial complexe, originellement classé dans la famille des Echimyidae avant d'être potentiellement reclassé dans celle des Myocastoridae. Ce mammifère semi-aquatique, originaire d'Amérique du Sud, s'est largement répandu au cours du 19e siècle en Amérique du Nord, en Europe, en Asie et même en Afrique de l'Est, principalement pour l'exploitation de sa fourrure. Cependant, son introduction volontaire ou accidentelle a eu des conséquences écologiques graves, notamment en Europe où il est désormais classé comme espèce exotique envahissante préoccupante depuis 2016. Il coûterait, selon l’estimation des services européens, quelques 12 milliards d’€ par an. Le ragondin préfère les milieux aquatiques doux ou parfois légèrement saumâtres, tels que les rivières, les canaux et les marais, où il creuse des terriers le long des berges, avec des entrées subaquatiques pour échapper aux prédateurs. Ce comportement de creusement contribue à la déstabilisation des berges et à l'accélération du comblement des canaux par l'exportation de terre dans l'eau. Physiquement reconnaissable à ses grandes incisives rouge-orangé, le ragondin se distingue du rat musqué par sa taille plus imposante et sa queue à la section arrondie, contrairement au castor qui a une queue plate. Bien que le ragondin soit adapté à une large variété d'habitats et de conditions climatiques, les hivers rigoureux peuvent être fatals, entraînant souvent la gangrène de la queue, ce qui réduit significativement sa population. Les efforts pour contrôler sa population incluent la chasse et le piégeage, bien que des méthodes plus innovantes, comme la stérilisation biologique ou chimique, soient parfois expérimentées. La gestion efficace de cette espèce envahissante reste une priorité pour préserver l'intégrité des écosystèmes aquatiques affectés par sa présence.