Telle est la philosophie du Parc National des Forêts, pris entre la nécessité de limiter la prolifération de la grande faune sauvage, et son rejet viscéral de la chasse. Nous avons reçu ce courrier de l’un de nos lecteurs, témoin de l'une de ces opérations de destruction. « En se référant aux cinq sens du mot trophée, déclinés par le Larousse, leur lien commun est bien que le trophée reste le souvenir concret d’une confrontation engagée par l’homme, et qui l’implique dans diverses épreuves. En ce sens, le trophée de chasse est une partie de l’animal que l’on conserve, et qui marque le souvenir d’une certaine épreuve, laquelle n’est autre que la Chasse (avec un grand C), avec son cortège de stratégies, individuelles et collectives, de techniques d’appropriation du sauvage, et d’exploitation des produits de cette chasse. Le trophée est ainsi un témoin fort, chargé aussi des émotions que la chasse a procurées, tandis qu’il peut encore s’imposer tel un document d’histoire naturelle, pour être étudié et servir à des fins scientifiques, pédagogiques, et conduire à une meilleure connaissance des espèces. Les livres du Docteur Alain François en constituent des exemples remarquables ! Dans la réserve intégrale de 3086 ha du Parc National des Forêts, au cœur de ce qui a été l’un des fleurons des massifs français les plus riches en grande faune sauvage, et le théâtre de recherches scientifiques menées depuis plus de quarante ans par l’ONC, puis l’ONCFS et encore maintenant par l’OFB, sur la base d’un cahier des charges en béton, toute pénétration, toute intervention humaine y sont proscrites, et des amendes « salées » pour celui ou celle qui voudrait s’y aventurer, ont été prévues. Mais… les ongulés s’y reproduisent, et la gestion des populations animales est indispensable. Pas par la chasse, car ce gros mot est interdit dans ce « sanctuaire », mais par des opérations de régulation où des tireurs placés sur des miradors exécutent les animaux qui passent à leur portée. Daguets, biches, faons, sangliers, sont ainsi « canardés ». On imagine aisément qu’en de tels lieux des animaux y vieillissent, mais sans doute pour ne pas laisser de traces, des trophées sont détruits ou démontés, tels ceux de ces daguets qui illustrent ce propos, dont seules les dagues ont été présentées, sciées à la base des meules, et ainsi désolidarisées de la boîte crânienne, ce qui, d’évidence, ne ressemble plus à grand-chose. Personnellement, j’y vois là une négation pure et simple des valeurs liées à la chasse du grand gibier, et qui n’est pas à mettre à l’honneur du Parc National des Forêts. Est-ce la volonté délibérée de gommer à jamais ce qui constitue l’essence même de la conservation des grands animaux sauvages, témoin de l'Histoire et de leur évolution. Alors derrière tout cela, on ne s’empêchera pas de penser que se cache, une fois encore, le lobby diabolique de l’anti-chasse… Dans un Parc qui revendique être la vitrine de la préservation du patrimoine rural et de son environnement humain, c'est vraiment regrettable ! ». (J.M.)