Bien que le terme incertitude soit diversement utilisé, ce qui conduit à une forme d'incertitude sur l’incertitude, la perception de l’imprévisible peut être considérée comme l’incapacité, pour un être vivant, à estimer avec précision la probabilité d’un événement. Chez les animaux proies, éviter les prédateurs est un défi fondamental, car en plus d’échapper à la mort, il leur faut également se nourrir et pérenniser l’espèce. Quand il manque l’un de ces trois éléments, la fragilité de l'ensemble de la communauté augmente, d’une part par le stress engendré, et d’autre part, par les risques de blessures et l’inanition, qui peuvent entrainer indirectement la mort. Pour aider ces espèces menacées à survivre, une option possible consiste à limiter l’exposition au danger, en réduisant l’activité à des niches spatiales ou temporelles, desquelles les prédateurs seront absents. A contrario, ces niches plus sûres, peuvent manquer de ressources suffisantes, ce qui obligera les proies à accepter un certain risque, afin de maintenir, ou d’augmenter, leur valeur adaptative. Leur survie dépend alors des décisions qu’elles prendront. Mais comment le faire sans la connaissance spatiale et physique de leur environnement, ainsi que de leur propre position et de leurs capacités ? Dans cette perspective, c’est donc l’incertitude « interne » qui va guider l’individu à attribuer des probabilités aux événements, et que l’on appelle couramment… l’instinct. Cependant, un autre facteur peut venir contrarier ce bel ordonnancement : l’incertitude externe, que Duncan (1972) a caractérisé comme étant attribuée au monde extérieur, c’est-à-dire à l’ensemble des facteurs physiques et sociaux qui sont pris en considération dans les décisions comportementales. La conclusion de ces travaux suggère que ce sont les environnements dynamiques et complexes qui causent le plus d’incertitude, mais que les changements environnementaux en sont le facteur le plus important… ce que les Verts décrivent comme étant : « l’incertitude écologique ».