Depuis le 14 juin 2024, découverte d’un nouveau cas de PPA sur un sanglier trouvé mort dans les land de Hesse et Rhénanie-Palatinat, les alertes se multiplient partout en Europe. En Allemagne, le dernier cas déclaré date du 17 juillet dernier et concerne un élevage de porcs dans le district de Groß-Gerau, toujours dans le land de Hesse. Des zones de restriction ont été mises en place, et toutes les mesures mises en œuvre par les autorités allemandes afin de maîtriser la diffusion du virus qui progresse vers l’ouest. A ce jour, ce sont 11 sangliers morts et contaminés par la peste porcine africaine qui ont été découverts. L’inquiétude grandit donc chez les éleveurs de porcs en Allemagne bien sûr, mais aussi au Luxembourg, en Belgique et chez nous en France. Le virus de la PPA a donc fait un bond d’environ 500 kilomètres par rapport aux zones déjà infectées en Europe. Une propagation probablement liée à l’activité humaine, pensent les autorités qui rappellent que : « Les mesures de prévention se concentrent surtout sur la sécurisation des aires de repos des grands axes routiers, et la mise en garde concernant le traitement des déchets de nourriture. Ne jetez donc pas vos restes alimentaires contenant du porc dans la nature. Jetez les dans des poubelles adaptées et fermées afin qu’ils ne soient pas consommés par des sangliers. Le virus de la PPA peut survivre plus de 300 jours dans les salaisons, et plus de deux mois dans des viandes et charcuteries issues d’animaux atteints… » indiquent-elles également. Certains se rappellent qu’en mai 2019, face à la multiplication des foyers de peste porcine non loin de la frontière, le Grand-Duché et la France avait érigé une clôture le long de la frontière belge, le but étant d’éviter que des sangliers infectés n’arrivent sur leur territoire. Côté italien, la prudence est aussi de rigueur et en France, les départements limitrophes diffusent et rappellent les consignes de vigilance aux chasseurs, sentinelles de la santé publique : « Tout sanglier découvert mort dans le milieu naturel doit être signalé au réseau SAGIR, animé par l’OFB, et à la Fédération départementale des chasseurs concernée ». Tous les organismes sont sur le pont : ESA, DGAL, OIE, Commission européenne, et suivent les pays touchés : Géorgie et Russie en 2008, Pologne et pays Baltes en 2014, Moldavie en 2016, Roumanie et République Tchèque en 2017, Hongrie et Belgique en 2018, Allemagne en 2020, Italie en janvier 2022, Suède en août 2023. Pour détecter les foyers de PPA, les experts recommandent de donner la priorité à une surveillance passive, comprenant la recherche et l'analyse des carcasses de sangliers, plutôt qu'à une surveillance active, impliquant l'analyse des sangliers chassés. Enfin le dernier point de situation, pour l’Europe, au 19 juillet 2024 fait état de 377 cas dans la faune sauvage, et 103 foyers domestiques.