On en parle depuis que l'Assemblée des Nations unies pour l'environnement joue le rôle de chef de file du Programme de développement durable à l’horizon 2030. En février 2022, les États membres et les parties prenantes étaient invités à prendre des mesures ambitieuses pour reconstruire, après l’épisode Covid, en mieux, et de manière plus écologique, en veillant à ce que les investissements dans la reprise économique contribuent au développement durable. C’est ainsi qu’un embryon de résolution, visant à mettre fin à la pollution plastique et à élaborer un accord international juridiquement contraignant d’ici 2024, a été approuvée par les chefs d’Etats des 175 nations représentées. « Ce jour marque le triomphe de la planète Terre sur les plastiques à usage unique. Il s’agit de l’accord multilatéral sur l’environnement le plus important depuis l’Accord de Paris (sur le climat) » déclarait alors Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), précisant que : « Il s’agit d’une police d’assurance pour cette génération et les suivantes, qui pourront vivre avec le plastique sans être condamnées par lui ». Deux ans après, en ce début d’année 2024, il semble que ces bonnes résolutions soient restées au placard, malgré des chiffres alarmants. La production de plastique a explosé, passant de 2 millions de tonnes en 1950, à… 460 millions de tonnes en 2019, générant 353 millions de tonnes de déchets, dont moins de 10% sont actuellement recyclées, et 22% abandonnées dans des décharges sauvages, brûlées à ciel ouvert ou rejetées dans l’environnement, selon les dernières estimations de l’OCDE. D’ici 2050, les émissions de gaz à effet de serre, associées à la production, à l’utilisation et à l’élimination des plastiques, représenteraient alors 15% des émissions autorisées, dans le cadre de l’objectif visant à limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °Celsius. Sans doute pour adoucir la mesure, seules deux variétés de plastiques les plus polluantes, les PVC et les polymères, feraient l’objet d’une interdiction mondiale. Certes on avance dans la réflexion, mais croire encore à une signature possible de cet accord en 2024 relève de la chimère…