Le projet européen PoshBee a pour objectif de mieux comprendre les causes du déclin des insectes pollinisateurs, et notamment l’impact des produits phytopharmaceutiques. À l’occasion de la rencontre scientifique sur les abeilles, organisée par l’Anses le 7 décembre dernier, l’Agence fait le point sur les apports de ce projet concernant les menaces actuelles et futures qui pèsent sur ces insectes. Les scientifiques ont développé des indices permettant de synthétiser l’exposition des insectes aux pathogènes. « Il s’agit d’une sorte de boite à outils détaillant trois indices différents, à utiliser selon le type de données et l’objectif de l’étude » précise Éric Dubois, chargé de projet en virologie, à l’unité de pathologie de l'abeille du laboratoire de Sophia Antipolis de l’Anses. L’étude a été réalisée sur 128 sites distribués dans 8 pays différents. « Nous voulions savoir s’il y avait des corrélations entre la répartition des pathogènes et des facteurs comme le type de culture, l’utilisation de pesticides, l’interaction entre pathogènes ou la zone biogéographique » précisait Aurélie Babin, chargée de projet à l’unité pathologie de l'abeille du laboratoire de Sophia Antipolis. L’une des principales menaces identifiées est l’augmentation des nouveaux prédateurs et pathogènes. Par exemple, le frelon Vespa mandarinia, originaire d’Asie, qui a été détecté récemment aux États-Unis, et d’autres espèces exotiques qui s’attaquent aux pollinisateurs autochtones, qui pourraient arriver en Europe ou y sont déjà présentes dans certains pays, comme le frelon Vespa velutina ou le petit coléoptère des ruches (Aethina tumida). Des avancées technologiques donc, qui visent à surveiller plus finement et à distance la santé des abeilles…