Frein 1 : l’appréciation des territoires chassables et leur regroupement
La gestion du petit gibier suppose une mise en commun de surfaces favorables. Sans réinventer la loi Verdeille, il est bien évident que le succès ne viendra que de l’optimisation de l'habitat. En regroupant les surfaces, on crée des habitats plus vastes et plus continus pour le gibier. Cela favorise la biodiversité et offre un environnement plus stable pour toutes les espèces de petit gibier. Cela permet aussi d’y englober des parcelles moins favorables qui serviront de corridors biologiques, permettant aux animaux de se déplacer entre différentes zones et favorisant ainsi la dispersion génétique et le maintien des populations.
Frein 2 : la répartition des aménagements
Partager les aménagements pour la restauration du petit gibier est une stratégie clé pour maximiser les bénéfices de gestion et conservation des espèces. En répartissant les aménagements, comme les zones de couvert végétal, les haies, les points d'eau ou les bandes enherbées, on maximise l'utilisation des ressources disponibles. Cela permet d'améliorer l'habitat du gibier sans nécessiter une duplication coûteuse des infrastructures. Les aménagements partagés permettent de créer une mosaïque d'habitats diversifiés, offrant au gibier un éventail de ressources alimentaires et de zones de refuge. Cette diversité est essentielle pour le cycle de vie complet des espèces de petit gibier, comme la reproduction et l'alimentation. Autre point positif : le partage des aménagements encourage la coopération entre agriculteurs, chasseurs, gestionnaires de terres, et autres acteurs locaux. Cette coopération est essentielle pour la mise en œuvre de stratégies de gestion à grande échelle.
Frein 3 : la gestion des prédateurs
La gestion des prédateurs est une composante essentielle de la restauration du petit gibier pour plusieurs raisons : les renards, les mustélidés et certains rapaces peuvent exercer une forte pression sur les populations de petit gibier, notamment sur les jeunes et les œufs. En gérant ces prédateurs, on peut réduire les pertes et augmenter les taux de survie du gibier. Sans cette gestion, les populations de certains prédateurs peuvent augmenter de manière disproportionnée en raison de l’abondance de nourriture ou de la modification de l’habitat. Cela peut déséquilibrer l'écosystème et nuire aux populations de petit gibier. La gestion vise donc à maintenir un équilibre qui permet à la fois aux prédateurs et aux proies de coexister.
Frein 4 : le prélèvement, qui ne peut être que proportionnel aux densités
Le « prélèvement raisonné » est un concept qui introduit la notion de quantité disponible. La mesure repose sur l’idée que, s’il y a attribution, c’est qu’il y a eu préalablement quantification des densités, indispensable quelle que soit la marge d’erreur induite, mais dont il faut cependant tenir compte. Lorsque les prélèvements sont, et restent proportionnels aux densités, ils n'affecteront pas la capacité de la population à se reproduire et à se maintenir. En les ajustant, on évite le sur-prélèvement dans les zones où les populations de petit gibier sont déjà faibles. Cela est essentiel pour éviter des baisses drastiques qui pourraient mettre en danger certaines espèces ou sous-populations locales. Soumises, plus que le grand gibier, aux aléas climatiques, les densités peuvent varier considérablement d'une année à l'autre. Des prélèvements proportionnels et raisonnés permettront donc d'adapter la pression de chasse à ces variations naturelles, garantie du maintien des équilibres écologiques