Peut-être a-t-elle eu peur des mille tracteurs stationnés devant le siège de l’UE à Bruxelles. Toujours est-il que la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a annoncé aux députés européens, mardi dernier, son intention de retirer sa proposition de règlement visant à réduire de moitié l’usage des pesticides dans l’UE d’ici 2030. Après le mouvement de colère qui s’est étendu à toute l’Europe, la présidente de la Commission européenne a donc porté, mardi 6 février, le coup de grâce à ce projet législatif, déjà bloqué par les eurodéputés, fin novembre 2023. Les discussions, lancées le 25 janvier dernier avec l'ensemble des parties prenantes, devaient s'achever dans le courant de l'été et aboutir à des recommandations en septembre pour établir : « les fondements de la politique agricole commune, mais si les sujets demeurent, ils nécessitent une autre approche…» a déclaré la chef de l'exécutif. C’était un peu mettre de côté les États membres qui avaient demandé une étude des mesures envisagées, et malgré ces données supplémentaires, plusieurs d'entre eux pointaient du doigt l'impact à long terme sur la compétitivité de l'agriculture européenne, et donc sur la sécurité alimentaire de l'Europe. « La Commission pourrait faire une nouvelle proposition beaucoup plus mûre, avec la participation des parties prenantes » a confirmé Ursula von der Leyen, sans toutefois en préciser le calendrier. Quant au ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, il déclarait pour calmer les écolos : « Dans la mise en œuvre du plan Ecophyto qui vise à réduire de 50% l’usage de pesticides d’ici 2030, par rapport à la période 2015-2017 en France, c’est une pause, pas un recul ! ».