Près de cinq ans après son émergence, la communauté scientifique internationale n'est pas encore parvenue à déterminer avec certitude l'origine du Covid-19. Deux hypothèses ont été émises : fuite d’un laboratoire de la ville où des virus proches étaient étudiés, ou animal intermédiaire ayant infecté les personnes qui fréquentaient un marché local. L'étude publiée jeudi dernier dans la revue « Cell » s’appuie sur l'analyse de plus de 800 échantillons collectés dans ce marché, où étaient vendues différentes espèces d'animaux sauvages. Les échantillons, recueillis en janvier 2020 après la fermeture du marché, ont été prélevés sur des surfaces dans divers stands du marché, y compris ceux qui vendaient des animaux sauvages, et dans les égouts. Dans le cadre de l'étude, « des chariots d'animaux, une cage, un chariot à ordures et une machine à enlever les poils et plumes provenant d'un stand de faune sauvage » ont été testés positifs au SARS-CoV-2 et il y avait dans ces échantillons « plus d'ADN d'espèces de mammifères sauvages qu'humain. Ces données indiquent que, soit les animaux présents sur cet étal ont libéré le SARS-CoV-2 détecté sur le matériel, soit que des cas humains précoces non-signalés de Covid-19 ont émis le virus au même endroit exact que les animaux détectés » expliquent les auteurs de l'étude qui précisent que : « un autre élément pointe vers le marché comme point de départ de la propagation du virus, puisque l'étude établit que l'ancêtre commun le plus récent (MRCA) de SARS-CoV-2 trouvé dans les échantillons du marché, c'est-à-dire la souche originelle, est génétiquement identique au MRCA de la pandémie dans son ensemble. Cette nouvelle étude « fournit des preuves très solides montrant que les étals de faune sauvage du marché (...) étaient un foyer d'émergence de la pandémie de Covid-19" » conclut James Wood, épidémiologiste à l'Université de Cambridge, auprès de l'organisme Science Media Center.