Conséquentes en Grèce, où elle a déclenché des études d’évaluation, les déprédations des chiens de chasse par les loups amènent des représailles, avec des impacts négatifs sur la conservation de la faune. Dans le parc national forestier de Dadia-Lefkimi-Soufli, les rapports sur de tels incidents se multiplient, et pour enquêter sur ce conflit, un panel de chasseurs concernés a été interrogé. Dans les années 2010 à 2020, les pertes étaient en moyenne de quatre chiens par an, avec une tendance positive, alors que les déprédations du bétail affichaient une tendance négative. Depuis 2020, les loups s'attaquent principalement à des proies sauvages, les zones de basse altitude ayant une disponibilité de bétail plus faible. Mais, quand arrive la saison de chasse, les chiens plus nombreux dans la nature et en liberté, subissent des attaques de plus en plus sanglantes (plus d’une centaine de cas par an). Il ne se passe plus une semaine sans le signalement d’un, ou plusieurs chiens qui ne sont pas rentrés, et pour la plupart jamais retrouvés. La période post-sevrage des loups est donc la plus sensible, et l'expérience des chasseurs, ainsi que la chasse en groupe, permettent d’empêcher quelques agressions… mais seulement quand les chiens sont encore dans le périmètre. Autre constatation qui aurait tendance à responsabiliser les jeunes loups : peu de chiens de grande taille sont agressés et, curieusement, peu de chiens âgés également. Pour les premiers, la force semble être l’élément dissuasif, alors que pour les seconds c’est peut-être, compte tenu de leurs capacités physiques sur le déclin, un moindre éloignement qui les sauve de la dent du prédateur. Certes, le fait que les loups tuent des chiens n’est pas nouveau, en témoignent des rapports établis en Italie, en Biélorussie, en Espagne et au Portugal, en Finlande, aux Indes et en Amérique du nord, ainsi que chez nous, en France, mais cette étude est la première étude réalisée en Grèce, sur ces interactions entre les loups et les chiens de chasse.