- 2012 : le gouvernement de Jean-Marc Ayrault stoppe l’opération « César », visant à expulser les occupants de la ZAD. Le Premier ministre met en place une « commission du dialogue » qui conclut, en avril 2013, à l’utilité du projet, mais recommande une amélioration des mesures de compensation environnementale.

- 2015 : les recours environnementaux déposés par les opposants sont rejetés. Le Premier ministre, Manuel Valls, confirme la poursuite du projet. La préfecture de Loire-Atlantique annonce alors la reprise des travaux en 2016, et la justice valide l’expulsion des derniers agriculteurs et riverains historiques installés sur la ZAD.

- 2016 : les électeurs de Loire-Atlantique votent en faveur de la construction du nouvel aéroport, à plus de 55 % des voix. Malgré la validation par la justice des arrêtés autorisant les travaux, le gouvernement de Bernard Cazeneuve renonce à l’évacuation de la ZAD, prévue à l’automne.

- 2017 : trois médiateurs, nommés par l’exécutif, remettent leurs conclusions au Premier ministre Édouard Philippe. Afin de faire baisser la tension, ils proposent deux options : construire le nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes, ou réaménager celui de Nantes Atlantique.

- 2018 : Édouard Philippe annonce l’abandon du projet de construction d’un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Ce sera finalement l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique qui fera l’objet d’aménagements. Deux cent cinquante zadistes refusent alors de quitter les lieux, et l’évacuation « musclée » de ces habitants illégaux mobilise 2 500 gendarmes, et le ministre de l’intérieur Gérard Collomb assure que le gouvernement proposera « des relogements » aux zadistes…

-2019 : le renoncement a été suivi d’un arrêté résiliant la concession passée avec la société AGO, qui a attaqué la décision devant la justice administrative, estimant que l’arrêté avait été pris de façon irrégulière, que l'État avait commis une faute en procédant à cette résiliation, et que ce dernier était donc redevable de la coquette somme de 1,6 milliard d’€...

 

- 2024 : par un jugement du 10 avril 2024, le Tribunal administratif de Nantes a rejeté la requête de la société Aéroport du Grand-Ouest (AGO), détenue à 85 % par Vinci, pour ces raisons : « Cette décision, après que l'État a essayé pendant plusieurs années de mener à bien le projet prévu par la concession, en dépit des fortes tensions et oppositions exprimées, tout en préservant les différents intérêts publics en présence, obéit à des considérations d'intérêt général et ne peut être regardée comme fautive », estiment les juges nantais. Cette résiliation a donc bien été décidée pour des motifs d'intérêt général bien que le projet ait été déclaré d'utilité publique et que la mission de médiation, nommée par le Gouvernement, aurait mal anticipé l'évolution du trafic » . S'il ne reconnaît pas de faute de l'État, le tribunal estime cependant que la résiliation ouvre droit à une indemnité couvrant les dépenses exposées par le concessionnaire, ainsi que son manque à gagner. Toutefois, il sursoit à statuer jusqu'à la prise d'effet de la résiliation de la concession. Car celle-ci dépend de la conclusion d'une nouvelle concession d'exploitation des aéroports de Nantes-Atlantique et de Saint-Nazaire-Montoir que la société AGO continue actuellement d'exploiter. En d'autres termes, comme le souligne le tribunal dans un communiqué, il tiendra compte « des gains procurés à la société AGO ou à ses sociétés actionnaires par leur éventuelle désignation comme nouveaux concessionnaires de l'actuel aéroport de Nantes-Atlantique ». Ouf ! un milliard six que les contribuables ne paieront pas, et ils n'étaient même pas au courant...