Depuis des années, les sangliers, amateurs de champignons, sont porteurs de radioactivité. Mais ce que les scientifiques viennent de découvrir, c’est que le phénomène ne date pas de Tchernobyl. Cependant, après la catastrophe il y a eu plus de surveillance, ce qui leur a permis de trouver beaucoup plus de traces de césium 137 chez les suidés sauvages. C’est en Bavière que les compteurs Geiger se sont le plus affolés. Dans une étude publiée par « Environmental Science & Technology », les chercheurs précisent que : « la contamination des sangliers en Europe centrale est connue pour ses niveaux élevés et persistants de césium-137. Mais, en l'absence d'identification fiable des sources, l'origine de ce problème vieux de plusieurs décennies est incertaine… ». Après avoir intrigué les scientifiques pendant tout ce temps, les chercheurs penchent de plus en plus vers une contamination combinée entre les retombées de Tchernobyl et celles, plus anciennes des essais nucléaires des années 1950. Ils ont analysé la viande de 48 verrats dans 11 districts bavarois et utilisé le rapport entre le césium 135 et le césium 137 dans les échantillons, pour en déterminer la source. Les résultats ont montré que 88% des échantillons prélevés dépassaient la limite allemande pour le césium radioactif, et que 68% des contaminations provenaient d’essais d’armes nucléaires. Une forte présence de césium 135 indique des explosions d’armes, tandis qu’une dominance de césium 137 indique que les réacteurs nucléaires en sont la source probable. « Cette étude montre que les décisions stratégiques visant à effectuer des essais nucléaires atmosphériques il y a 60 à 80 ans ont encore aujourd'hui un impact sur les environnements naturels éloignés, la faune et une source de nourriture humain » concluent-ils.