Des chiffres en chute vertigineuse.

En 1960, le nombre de mouflons sur le massif était estimé à une centaine d’individus. La dynamique était bien enclenchée puisque, en 1967, ils étaient 300, puis 324 en 1977. Des années 1980 à 2000, les populations se maintenaient, intelligemment gérée pour faire face aux prélèvements effectués par la chasse très encadrée, par les prédateurs et par des reprises à des fins de repeuplement dans d’autres secteurs. Puis, de 2004 à 2017, la population sur le massif était estimée à environ 800 têtes, une belle réussite de gestion qui, malheureusement, était condamnée…

 

Une prédation insoutenable

Depuis 2017, il a été mis en place un suivi annuel qui s’effectue au mois de juin, sur différents secteurs, dans le but de comprendre pourquoi les populations de mouflons s’effondraient. La cause fut rapidement identifiée dans l’augmentation du nombre de loups, dont la gourmandise a un impact mortifère sur les mouflons. Comme le relate l’ACM (Association des Chasseurs en Montagne) : « Le résultat des suivis et l’estimation des effectifs sont effarants, comme le montre le graphique ci-contre. L'exemple sur le secteur de l’Aulp de Seythenex est assez éloquent : avant 2020, nous pouvions y observer plus de 300 mouflons et plus, jusqu'à 400. Nous en avons compté 21 cette année et les agneaux sont quasiment inexistants ! Un impact non négligeable de plus de 700 individus… Nous nous posons légitimement la question de savoir si le mouflon va complètement disparaitre de ces montagnes, et nous craignons également pour d’autres espèces gibier, proies potentielles du loup, qui risquent aussi d'être fortement impactées, comme les troupeaux en alpage… ».