Les scientifiques auteurs de cette Ã©tude ont commencé par effectuer des recherches bibliographiques sur 31 espèces appartenant à sept familles de mammifères : Canidae, Felidae, Ursidae, Hyaenidae, Mustelidae, Eupleridae et Dasyuridae, qui tuent des proies vertébrées. La plupart de ces espèces connaissent un déclin de population et sont reconnues comme menacées d'extinction sur la liste rouge de l’UICN. L’examen des taux de mortalité de ces mammifères terrestres carnivores révèle un biais géographique (Amérique du Nord, Europe et Afrique) et taxonomique (loup gris, puma, lion et lynx eurasien). En synthétisant ces données, les chercheurs ont constaté que les carnivores solitaires (ours brun et la plupart des félins) présentent des taux de mortalité par habitant plus élevés que les carnivores sociaux. En revanche, les taux de mortalité des carnivores sociaux suggèrent que la vie en groupe réduit considérablement les besoins énergétiques ou, au contraire, que les carnivores vivant en groupe défendent et consomment une plus grande proportion de grosses carcasses de proies ou peuvent acquérir plus de nourriture par d'autres moyens (charognards, kleptoparasitisme) que les prédateurs solitaires. La consommation des canidés, mesurés en kilogrammes de proies par kilogramme de carnivore par jour, sont positivement corrélés à la masse corporelle, ce qui est cohérent avec l'augmentation des coûts énergétiques associés à une stratégie de chasse cursive. Cependant, les prédateurs embusqués tels que les félins montrent une tendance opposée, et donc l'avantage énergétique potentiel d'une chasse d’affût.

 

Une conclusion en demi-teinte…

« Malgré l'importance des taux de mortalité pour comprendre les interactions prédateur-proie, leur utilité n'est pas largement reconnue et le manque de recherches limite notre capacité à apprécier et à prédire pleinement les conséquences des régimes de prédation modifiés, à justifier les mesures de gestion actuelles affectant les carnivores ou à éclairer les mesures de conservation efficaces. En collaboration avec d’autres recherches importantes sur les interactions prédateur-proie, des études robustes sur le taux de mortalité qui abordent les lacunes de la recherche que nous soulignons, permettront de mieux comprendre les comportements de recherche de nourriture et les impacts potentiels sur les écosystèmes de nombreux carnivores du monde, contribuant ainsi à des actions efficaces de conservation et de gestion » concluent les auteurs.