En consommant des cadavres d’animaux non pris en charge par le service d’équarrissage, et donc laissés dans la nature, les rapaces et autres animaux nécrophages peuvent accidentellement être exposés à des médicaments vétérinaires. Certains anti-inflammatoires et barbituriques étant particulièrement à risque, c’est l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV) qui appelle les vétérinaires et les éleveurs à prendre toutes les précautions requises lorsque ces médicaments sont administrés à des animaux susceptibles d’être consommés par des animaux nécrophages après leur mort. Les oiseaux de proie et les charognards peuvent être exposés tout particulièrement lorsque des cadavres d’animaux traités, souvent des ruminants ou des équidés sont :
- déposés dans des aires de nourrissage pour oiseaux nécrophages,
- laissés dans les champs parce que l’équarrissage n’est pas possible, ou quand la découverte du cadavre est tardive. Cela peut être le cas pour certains types d’élevages pratiqués sur de très grandes surfaces de pâturages, ou en zone de montagne lorsque les parcelles sont difficilement accessibles.
Dans ce contexte, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a conclu à la nécessité d’ajouter des précautions d’emploi aux notices de l’ensemble des médicaments à base de flunixine méglumine. Cette recommandation a également été étendue au carprofène et au kétoprofène, quelques publications évoquant également une toxicité possible de ces principes actifs pour les vautours. Mais les oiseaux sauvages ne sont pas les seuls concernés par ces intoxications accidentelles. Plusieurs cas secondaires ont également été rapportés chez des chiens ayant ingéré des morceaux de carcasses ou du sang issu d’animaux euthanasiés, et font état de symptômes neurologiques pouvant aller jusqu’au coma et au décès. Attention donc lors de vos sorties, sur les zones où des cadavres d’animaux traités pourraient être présents.