Régulièrement, et surtout en période creuse de l’été, les conclusions des études économiques sur la chasse ressurgissent, certains y voyant sans doute un levier pour rappeler que la chasse est encore forte d’un million de participants, qu’elle pèse un poids non négligeable dans l’économie, sans doute dans l’espoir de faire pression sur des élus et le gouvernement. Ainsi, on retrouve les arguments repris par la FNC qui achète cher ces conclusions, issues « d’un panel de personnes interrogées, représentatives du milieu cynégétique » :

« La chasse en France ne se limite pas à une simple activité de loisir. Elle constitue également un pilier économique majeur… L’impact économique positif de la chasse se manifeste par des dépenses conséquentes des chasseurs pour la pratique de leur passion, le soutien aux économies rurales et locales en favorisant l’emploi dans les territoires ruraux… Les dépenses totales pour la chasse se sont élevées à 4,2 milliards d’€ en 2022, soit en moyenne 3 260 € par chasseur. Parmi les principaux postes de dépenses courantes, on trouve les frais d’accès à la chasse, l’entretien des territoire, l’achat d’équipements spécialisés, les coûts de transport, d’hébergement et de restauration, les investissements dans des véhicules adaptés, les dépenses pour les chiens et autres auxiliaires de chasse. Ces montants considérables injectent des fonds dans les économies locales, soutenant divers secteurs tels que l’hôtellerie, la restauration, les commerces de détail et les entreprises liées à la pratique de la chasse… La chasse maintient l’emploi en mobilisant 37 400 ETP (équivalents temps plein)… Ces analyses s’appuient sur l’étude de Randea, un cabinet d’expertise indépendant avec la contribution de Xerfi Spécific, le département des études sur-mesure du groupe Xerfi, institut français de référence en études économiques sectorielles… ».

Tout cela laisse entendre que, si par malheur la chasse venait à disparaître, ce serait une catastrophe pour l’économie française. Cette menace sous-jacente n’inquiète malheureusement plus grand monde, et nous invite à relativiser et accorder un peu moins d’importance à ces chiffres. A part les activités directes en amont de notre loisir (armuriers, équipementiers) qui seraient économiquement touchés, rien ne changerait pour l'état puisque la masse financière ne disparaitrait pas, mais irait dans d’autres directions… Cessons donc de nous regarder le nombril et revenons à ce qui faisait notre force : l’engagement des chasseurs au service de la nature et de la faune sauvage, ce que l’on a tendance à oublier de plus en plus souvent…

 

Pour découvrir l’étude 2023, c’est ICI