Le lynx boréal, félin emblématique des forêts européennes, est une espèce protégée en France, mais dont la population reste particulièrement fragile. Alors que l’on vient d’apprendre que, depuis le début de l’année, 22 lynx ont été mortellement renversés par des voitures, une étude commandée en 2022 par le Ministère de la Transition Écologique à l'Office français de la biodiversité (OFB) et au Muséum national d'histoire naturelle (MNHN), a été rendue publique le mercredi 4 décembre, et remis au comité de pilotage du plan national d'action (PNA) en faveur de cette espèce. L’expertise, menée pendant dix-huit mois, expose trois obstacles à la conservation de l'espèce sur le territoire français : la faible connectivité des noyaux de populations, les destructions légales et illégales et la faible diversité génétique de la population. Pour surmonter ces obstacles et minimiser le risque de disparation du félin, cinq recommandations sont suggérées, dont l'adoption d'une approche socio-écosystémique et de long terme de la viabilité de la métapopulation française du lynx boréal, une association de différentes stratégies de conservation ou encore le développement de la coopération internationale. Présent en Europe continentale, l’espèce a régressée sur le territoire français depuis la fin du Moyen-Âge, jusqu'à disparaître au début du XXe siècle. Des programmes de réintroduction ont permis sa réapparition depuis 1970, mais la viabilité de l'espèce reste toutefois fragile. Le félin est protégé sous les régimes juridiques international, européen et français, et il est classé espèce « en danger » par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Pour compléter le dispositif réglementaire, un PNA a été mis en œuvre en 2022 pour cinq ans, ce qui a motivé la réalisation de cette expertise.