Alors que le projet de loi de finances (PLF) pour 2025 prévoit des réductions budgétaires significatives, Jean-Yves Caullet, président du conseil d’administration de l’Office national des forêts (ONF), exprime ses inquiétudes quant à leurs conséquences sur la gestion des forêts publiques, le soutien aux communes forestières et la filière bois. Depuis 2021, l’ONF a enregistré des améliorations notables sur le plan financier. La dette de l’organisme, qui atteignait 400 millions d’euros en 2020, a été réduite à 270 millions fin 2023. Cette performance s’explique par le maintien des cours du bois et des efforts étatiques pour soutenir les forêts. Cependant, cet équilibre reste fragile, particulièrement face aux défis croissants liés au changement climatique, tels que l’augmentation des incendies et le dépérissement des forêts. L’ONF a vu ses effectifs fondre de 12 500 agents en 2003 à 7 600 en 2023. Cependant, un gel des suppressions de postes a été instauré en 2023 et 2024, mettant temporairement un terme à une baisse programmée de 95 équivalents temps plein (ETP) par an. Ce gel a permis une amélioration notable des relations entre l’ONF et les communes forestières, tout en répondant aux besoins croissants en matière de gestion forestière. Le PLF 2025 pourrait marquer un recul en remettant sur la table la réduction des effectifs prévue dans le contrat 2020-2025. Pour Jean-Yves Caullet, cette décision mettrait en péril les gains obtenus ces dernières années. Il appelle l’administration à maintenir le gel des suppressions de postes, affirmant que les efforts réalisés pour stabiliser la situation doivent être poursuivis. « Ce serait un mauvais signal, alors que les besoins de gestion augmentent avec les effets du réchauffement climatique et la pression sur la filière bois », insiste-t-il. Les élus locaux et les agents de l’ONF partagent cette préoccupation. Si les bénéfices de l’ONF ont jusqu’ici été prioritairement affectés au désendettement, les acteurs de la forêt demandent aujourd’hui des moyens humains et financiers accrus pour assurer une gestion durable et résiliente des forêts françaises. Face aux enjeux écologiques et socio-économiques majeurs, la décision finale sur le PLF 2025 sera déterminante pour l’avenir de l’ONF et des territoires forestiers qu’il accompagne.
alabillebaude
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