Durant le mois de mars, les forestiers de l'ONF réalisent des bio-indicateurs dans la majorité des forêts domaniales. Indices d’abondance et indice de pression floristique sont les éléments de comparaison qui permettent d’établir de façon objective et scientifique le suivi des populations de cervidés, garant du subtil équilibre entre leur maintien et le renouvellement des forêts. Les animaux sont friands des bourgeons de jeunes arbres et se frottent également à eux en les abîmant et les fragilisant quand ils sont jeunes. En trop grand nombre, les cervidés exercent donc une pression excessive sur le milieu. Les indices nocturnes (IN) sont menés dans les principales forêts où le cerf est présent. Le circuit est parcouru 2 à 4 fois, de nuit, pendant lequel sont notés tous les contacts avec des cerfs. Un indice statistique est ensuite calculé et suivi dans le temps. Pour le chevreuil, se sont les indices kilométriques (IK) qui sont mesurés. Chaque secteur est parcouru à pied, 4 fois (2 fois le matin, dans un sens puis l'autre), dans les 2 heures qui suivent le lever du soleil, puis 2 fois le soir, dans un sens puis l'autre, dans les 2 heures qui précèdent le coucher du soleil. A la fin de la saison des IK, pour chaque forêt, un indice kilométrique d'abondance est calculé et suivi dans le temps. Enfin, un dernier indice est calculé sur la base de la consommation de la végétation (IC). Il traduit le niveau de population des cervidés. Le principe est de mesurer l'abroutissement (consommation de la végétation) dans un quadrat de 1m², toujours au même endroit, au cours du temps. Une carte de ces placettes d'observation par quadrat est établie par forêt. Sur la base de ces suivis et en couplant avec la surface de forêt arrivant au stade de renouvellement dans les années à venir, les quantités d’animaux à prélever, par type, sexe et âge, pour permettre de maintenir le point d’équilibre, sont définies et proposées lors des instances CDCFS. Elles prennent alors la forme d’une proposition de plan de chasse. Après analyse et étude des éléments objectifs apportés, la commission statue sur un plan de chasse, avec un minima et maxima à réaliser. Ce dernier est ensuite soumis au public pendant plusieurs semaines avant d’être arrêté par arrêté préfectoral (vers mai). Ce plan de chasse est transmis ensuite aux locataires de chasse pour mise en œuvre pendant la prochaine saison de chasse.