« En métropole, l’ONF gère, pour le compte de l’Etat et des collectivités publiques, 4,6 millions d’ha (respectivement 1,7 et 2,9), et commercialise 40% des volumes de bois. Mais, pour diverses raisons, les ventes sont en baisse de 19% en forêts domaniales et de 4% dans les autres forêts publiques. Face à ces défis, l’ONF semble mal préparé à les relever » juge la Cour des Comptes, reconnaissant cependant que le résultat net de l’établissement est enfin positif depuis deux ans (+53 M€ en 2022, +51 M€ en 2023) après des résultats constamment déficitaires entre 2017 et 2021. Mais cela n’est pas dû à une meilleure gestion, l’Office ayant bénéficié de la forte hausse des cours du bois (+50% pour les essences majeures). Ainsi précise la Cour des Comptes : « Les ventes de bois et les subventions ont été insuffisantes pour couvrir les charges de l’ONF entre 2013 et 2023, dont la plus grande part est représentée par les charges de personnel. Le prévisionnel d’ailleurs n’est pas optimiste, puisque les besoins futurs de subventions publiques pourraient atteindre 350,1 M€ en 2027, donc se rapprocher des recettes domaniales (384 M€ attendus en 2027) afin de « financer la régénération des forêts et les missions d’intérêt général ».

 

Une fragilité devenue chronique

Ainsi donc, malgré des améliorations, l'ONF reste financièrement fragile et les projections indiquent une dépendance croissante aux subventions publiques pour maintenir ses missions d'intérêt général. Avec les contraintes budgétaires à venir, le financement public pourrait donc devenir insoutenable, l’augmentation des subventions publiques étant considérée non viable à long terme. Proposer une privatisation partielle permettrait d'externaliser les missions non essentielles de l'ONF, à des entités privées ou semi-publiques, tout en maintenant les missions d'intérêt général (MIG) financées par l'État. Cela pourrait réduire la charge financière tout en assurant la continuité des services. Est-ce la solution pour assurer la viabilité financière de l’établissement à long terme, tout en maintenant ses missions d'intérêt général ? Cela nécessite un examen approfondi des modalités de transfert des compétences et de gestion du personnel, ainsi que des implications sur la propriété et la gestion des ressources forestières publiques. Un vent défavorable souffle toujours sur le paquebot ONF, à Maisons-Alfort.