Depuis la crise agricole de janvier 2024, l'Office français de la biodiversité (OFB) subit une hostilité croissante de la part des agriculteurs. Ses agents, chargés de missions allant de la sensibilisation à la police environnementale, sont régulièrement accusés d'exercer une pression excessive sur les exploitants. Ces tensions se traduisent par des manifestations, des dégradations matérielles et des actes d'intimidation. Avec ses 3 000 agents, l'OFB surveille les infractions environnementales (pollution, respect des arrêtés sécheresse, entretien des haies), ce qui agace une partie du monde agricole. Les agriculteurs dénoncent une surcharge administrative et des contrôles perçus comme intrusifs. Bien qu’en 2023, 10% seulement des exploitations ont été contrôlées, l'inquiétude persiste, alimentée par le port d'armes des agents, vu comme un symbole d'une « écologie punitive ». 

Ce que demandent les agriculteurs : l’allègement des contrôles

Face à la crise, le gouvernement a suspendu les inspections administratives pendant plusieurs mois et instauré des contrôles uniques annuels. Toutefois, les infractions graves restent gérées judiciairement, mais les inspecteurs de l'OFB ressentent ces ajustements comme un désaveu de leur travail et un abandon politique. Malgré des efforts pour calmer les tensions, des actes de sabotage et des altercations persistent. Des voix, notamment sénatoriales, plaident pour limiter les interventions judiciaires de l'OFB au profit de sanctions administratives. Un rapport du Sénat souligne d’ailleurs que la mission de l'OFB est d'avant-garde, mais peu acceptée, reflet de normes environnementales encore mal intégrées dans la société. En conclusion, l'OFB se trouve à un carrefour entre des impératifs environnementaux grandissants et une crise de légitimité exacerbée par la détresse agricole. L’avenir de cette police verte dépendra de la capacité à concilier contrôle et accompagnement du monde agricole. C’est ce qui se joue actuellement au cœur des barrages sur les routes de France…