« Nous demandons le désarmement des agents de l’OFB quand ils viennent sur nos fermes. Le côté shérif, on ne veut plus le voir… ». A Mende, en Lozère, des agriculteurs en colère ont bloqué, vendredi dernier, l'entrée des locaux de l’OFB. L’action était menée par la Coordination rurale, qui a fait défiler un long cortège de tracteurs étroitement encadré par la police nationale. En tête des revendications, sans doute pour son côté répressif, le port d’arme des inspecteurs de l’OFB, quand ils se rendent sur les exploitations agricoles pour effectuer leurs contrôles. Des slogans « Nous ne sommes pas des bandits, ni des assassins » fusaient en réponse aux agents de l’OFB qui avaient déclaré : « On ne sait jamais sur qui on peut tomber… ». Critiqués par les exploitants pour les contrôles qu'ils mènent, certaines des activités de l’Office ont été placées, par le Premier ministre, sous la tutelle des préfets, accédant ainsi à une demande des syndicats majoritaires, FNSEA et Jeunes agriculteurs. Une politique du « bouc-émissaire » dénoncée par les représentants de cette police de l'environnement. La grande distribution a également fait les frais de la manifestation, puisque c’est le parking du supermarché Aldi qui a servi de lieu de rassemblement aux tracteurs et aux remorques. Des bottes de paille ont été placées contre les grilles de l'établissement, avant que du fumier ne soit déversé, puis des pneus, des bâches et enfin du petit-lait tout droit sorti d'une citerne. Le convoi est ensuite revenu en ville avant de s'immobiliser le long du boulevard Henri-Bourrillon, en face de la préfecture où une délégation a été reçue par le directeur de cabinet du préfet, la directrice de la Direction départementale des territoires (DDT) et le chef de la brigade de l'OFB. A la sortie, Alain Pouget, ancien coordinateur de la CR 48, déclarait : « Nous avons été écoutés et l’avenir dira si nous avons été entendus… Les agents de l'OFB manquent de formation… et il est intolérable qu'un hectare supplémentaire entre désormais dans les inscriptions environnementales… ». Puis, s’en prenant à la loi Egalim « qui ne marche pas », il ajoutait : « Nous aurons l'occasion de nous retrouver. Nous restons vigilants… ».