Comparer les agriculteurs à des dealers était osé. C’est pourtant la bourde qu’a lâché un syndicaliste de l’OFB, lors d’une intervention sur France Inter. Réagissant aux critiques sur les inspections armées des exploitations agricoles, il a déclaré : « C’est du même ordre que si les dealers demandaient aux policiers de ne plus venir dans les cités ». Une comparaison outrancière qui a immédiatement suscité un tollé dans les milieux agricoles. Ces propos illustrent le fossé qui sépare les agriculteurs des inspecteurs de l’OFB, qui semblent s’éloigner de leur rôle de médiateur et de garant de la biodiversité. Les inspecteurs de l’organisation qui se déplacent en patrouilles musclées, désormais armés, ne suscitent pas la coopération, mais la défiance. Cette attitude, perçue comme autoritaire et punitive, heurte profondément des agriculteurs déjà sous pression. Alors que le Premier ministre François Bayrou dénonçait récemment les inspections armées comme une « humiliation » et une « faute », les propos du syndicaliste viennent jeter de l’huile sur un feu déjà ardent. Ils révèlent une institution non seulement déconnectée des réalités du terrain, mais aussi encline à mépriser les acteurs ruraux qu’elle est censée accompagner. Assimiler des agriculteurs à des criminels est une offense qui dépasse l’entendement. Cela revient à nier leur rôle fondamental : nourrir une nation. Ces propos marquent un nouveau sommet dans la déconsidération d’un métier crucial, déjà fragilisé par les crises économiques, climatiques et réglementaires. La colère du monde agricole est légitime. En dénonçant ces paroles comme « indignes », les syndicats agricoles et de nombreuses figures politiques reflètent un ras-le-bol général. Cette affaire met en lumière une fracture grandissante entre ceux qui protègent la biodiversité et ceux qui cultivent la terre. La mission de l’OFB est mise en péril par une communication calamiteuse et une posture agressive. Si l’OFB souhaite regagner la confiance des agriculteurs et du public, il devra opérer une réforme en profondeur de ses méthodes et de son discours. Faute de quoi, cette institution risque de devenir le symbole d’un échec environnemental et social.
L’OFB dans la tourmente pour un propos incivil
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L’OFB dans la tourmente pour un propos incivil