De Vauréal à Chenonceau en passant par... Anticosti

Henri-Émile Anatole Menier, né le 14 juillet 1853 à Paris, est mort le 6 septembre 1913 à Vauréal (Val-d'Oise). Il est le fils d'Émile-Justin Menier et le petit-fils d'Antoine Brutus Menier, fondateur de la chocolaterie Menier. Au décès de son père en 1881, Henri-Emile devient maire de Noisiel, petite ville de Seine-et-Marne, poste qu'il occupera jusque sa mort en 1913. En tant qu'aîné de la famille, il est également le dirigeant de l'affaire familiale, secondé dans la gestion de l’entreprise par son frère Gaston, de deux ans son cadet. A la tête d’une fortune constituée des revenus importants de la chocolaterie familiale, Henri-Emile consacre une grande partie de son temps et de son argent dans les loisirs, principalement le yachting, la course automobile et bien évidemment, la chasse. En 1895, il achète à une compagnie forestière britannique l'île d'Anticosti, située à l'embouchure du fleuve Saint-Laurent, au Canada, originellement possédée par Louis Jolliet, seigneur sous le règne de Louis XIV. Henri-Emile Menier y fit installer une ligne de chemin de fer de 22 milles, pour y acheminer les rondins prélevés dans la forêt vierge d'Anticosti jusqu'à Port-Menier. Mais le nouveau propriétaire de l’ile veut aussi en faire un lieu de chasse et de pêche. En 1900, il fit construire, à Port Menier, une villa dessinée par l'architecte Stephen Sauvestre, et introduisit sur l’ile de nombreuses variétés d’animaux sauvages natifs du Canada, dont des poissons, des orignaux, des bisons, des renards, des caribous et une harde de 220 cerfs de Virginie. Avec ses 24 rivières peuplées de saumons et de truites, l'île est aujourd'hui un paradis pour la paléontologie, l'observation d'oiseaux, la randonnée pédestre, la pêche et la chasse.

 

L’autre joyau de famille : Chenonceau

Toujours en 1895, Mathilde Heintz, première compagne d'Henri Menier, fait l'acquisition du château de Vauréal, dont il héritera en 1907. L'Oise, qui longe la propriété, lui permet d'y faire stationner son yacht « L'Almée ». Le 5 avril 1913, quelques mois avant sa disparition, Henri-Emile Menier acquiert judiciairement le domaine et le château de Chenonceau, transmis à sa mort en septembre de la même année, à son frère Gaston. Les descendants de ce dernier l'ont conservé, entretenu jusqu'à nos jours et en sont toujours les propriétaires. Henri-Emile Menier meurt d'une phtisie pulmonaire dans son château de Vauréal, et il est enterré au cimetière du Père-Lachaise (67e division). Étant mort sans enfant, c'est son frère Gaston, né à Paris deux ans après lui et sénateur de Seine-et-Marne, qui hérita de ses biens.