Dans le cadre de leur 12 programme d'intervention (2025-2030), les agences de l’eau françaises, qui jouent un rôle crucial dans la gestion des ressources en eau, doivent jongler avec des priorités environnementales de plus en plus pressantes tout en subissant des ponctions budgétaires de la part de l'État. En tête des priorités, la réduction des pollutions domestiques, premier poste de dépense avec 3,8 milliards d'€, pour améliorer les systèmes d'assainissement et traiter les polluants spécifiques, notamment le phosphore et les micropolluants. Vient ensuite la préservation et la restauration des milieux aquatiques avec 2 milliards d'€ pour renforcer la biodiversité et les services écosystémiques essentiels liés à l'eau. Puis, en troisième position l’accès à une eau potable de qualité : 1,8 milliard d'€ y seront alloués. Enfin, à la 4ème place, la réduction des contaminations agricoles : 1,7 milliard d'€ pour limiter l'impact des pratiques agricoles sur les ressources hydriques. Mais le financement de ces projets est menacé par la décision du Gouvernement de prélever une partie de la trésorerie des agences (130 millions d'€ pour 2025), destinée au budget général de l'État. Cette ponction, bien que rejetée initialement par les députés, reste en discussion au Sénat, notamment dans le contexte d'un éventuel recours au 49.3. Là où ça ne passe pas, c’est que cette ponction gouvernementale intervient après l'approbation des programmes et l'augmentation des redevances pour répondre aux besoins croissants. En conclusion, l’effort demandé aux Français pour améliorer l’eau ira ailleurs, et cette fuite, qui ne coule pas de source, va mettre en péril des actions stratégiques, notamment celles liées à la transition écologique et à l'adaptation au changement climatique.