Si vous avez encore la chance d’avoir une population de perdrix, vous avez sans doute remarqué un regain d’activité. Les couples vont se former et cela ne se fait pas toujours calmement. Il n'est pas facile de faire le bon choix, d’autant plus que leurs hormones les titillent. Les oiseaux dansent et sautent sur place, se poursuivent, se provoquent et se battent. Pourtant, ce comportement ne concerne pas que les coqs. Les poules jouent également leur partition, faisant et défaisant aussi vite le couple formé la veille, et quand un nouveau venu se présente, les joutes recommencent. Il en sera ainsi quasiment jusqu’à fin avril, début de la période de ponte. La poule déposera alors ses œufs dans un nid situé à même le sol, dans une dépression d’une vingtaine de centimètres de diamètre, garnie de végétaux et de plumes. C’est la hauteur du couvert environnant qui détermine le site du nid, plutôt que la nature de la végétation. Les zones incultes (friches et talus herbeux) sont préférées, et abritent près de 60% des nids. Ensuite, on les trouvera dans les cultures fourragères et les zones céréalières où les nids sont toujours situés en bordure, dans une bande n’excédant pas une dizaine de mètres. De 15 à 20 œufs seront couvés assidûment pendant 24 jours par la poule, laissant le coq, que les joies de l'incubation ne contraignent pas, assurer la défense du territoire en étant bien visible et en lançant ses « pir-ouitt ». Le déclin de l’oiseau est dramatique dans presque toutes les régions, et les raisons sont encore mal connues. Il est difficile de mettre en avant un facteur plus qu’un autre, mais la prédation et les mauvaises conditions météorologiques sont les causes les plus sévères. S'il pleut ou s'il fait froid au moment des éclosions, les jeunes oiseaux souffrent et les pertes sont considérables. L’espèce étant inféodée aux milieux agricoles, c’est le réseau Agrifaune qui travaille avec les agriculteurs et les FDC pour tenter de redonner un peu de vigueur aux populations résiduelles.