Les auteurs de cette étude écrivent : « Nous constatons qu'une grande variété de traits clés du cycle de vie, déterminent l'influence unique de l'hippopotame, notamment son mode de vie semi-aquatique, sa grande taille corporelle, son anatomie intestinale spécialisée, la structure de son museau, ses petits pieds partiellement palmés, et sa nature très grégaire. Sur terre, les hippopotames créent des pelouses de pâturage qui contiennent des communautés végétales distinctes et modifient l'étendue spatiale des incendies, ce qui façonne la démographie des plantes ligneuses et aide à maintenir la végétation fluviale sensible aux incendies. Dans l'eau, les hippopotames déposent des excréments riches en nutriments, stimulant les chaînes alimentaires aquatiques et modifiant la chimie et la qualité de l'eau, affectant une multitude d'organismes différents. Le piétinement et le roulis des hippopotames modifient les processus géomorphologiques, élargissant les berges des rivières, créant de nouveaux chenaux fluviaux et formant des ravins le long des sentiers bien utilisés par les hippopotames, mais aussi par une multitude d’autres animaux. Ces multiples impacts combinés font des hippopotames les mégaherbivores les plus influents du continent africain, en particulier en raison de la grande diversité et de l’intensité de leurs impacts écologiques par rapport aux autres mégaherbivores, et en raison de leur capacité unique à transférer des nutriments au-delà des frontières des écosystèmes terrestres et aquatiques. Néanmoins, la pollution et l’extraction de l’eau pour l’agriculture et l’industrie, les régimes pluviométriques irréguliers et les conflits entre les humains et la grande faune sauvage menacent ce bel ordonnancement. Nous encourageons à une plus grande prise en compte du rôle unique des hippopotames, au déclin de leur habitat qui, s’il n’est pas maîtrisé, pourrait changer la façon dont fonctionnent de nombreux écosystèmes africains… ».