Bien que les enjeux soient souvent expliqués, l’acharnement de certains milieux urbains à s’opposer systématiquement à toute régulation des espèces animales pose question. Ont-ils vraiment compris que ces mesures sont indispensables pour préserver un équilibre entre la faune, les activités humaines et l’environnement ? Qu’il s’agisse des chamois dans le Doubs, des cerfs dans le Jura, des sangliers omniprésents en France, ou encore des lapins, blaireaux, pigeons, étourneaux et cormorans, chaque initiative de gestion déclenche des controverses souvent déconnectées des réalités de terrain. Pourtant, ces régulations, aussi impopulaires soient-elles, répondent à des impératifs environnementaux et économiques clairs. Prenons quelques exemples :
-Les chamois du Doubs : leur surpopulation dans certaines zones dégrade les écosystèmes locaux. Pendant ce temps, des associations sensibilisent à grands renforts de campagnes anti-régulation, mais sans se soucier des impacts réels.
- Les cerfs dans le Jura : une harde de plus de 300 têtes, comme celle qui a été aperçue la semaine dernière, consomme jusqu’à 4 tonnes de matière végétale par jour, mettant en péril la régénération forestière.
- Les sangliers : leur prolifération, exacerbée par des restrictions à la chasse, conduit à des incursions jusque dans les villes.
- Les lapins et les ragondins : ils fragilisent des infrastructures stratégiques (aéroports, digues) en creusant des galeries.
- Les cormorans : rien qu'au lac du Der, 5 000 couples consomment chaque jour plus de trois tonnes de poissons, au détriment des pêcheurs locaux.
Ce paradoxe est frappant : les mêmes qui réclament la protection absolue de ces espèces exigent des solutions radicales dès lors qu’ils en subissent les nuisances. Un habitant d’Île-de-France qui s’émeut du sort des loups dans les Alpes peut, dans le même temps, se plaindre des pigeons ou des étourneaux dégradant son environnement urbain. Face à cela, une campagne nationale d’information menée par la Fédération Nationale des Chasseurs pourrait expliquer, chiffres à l’appui, les conséquences dramatiques de l’absence de gestion : dégradation des habitats, pertes agricoles, multiplication des conflits homme-faune. Il est temps de réconcilier les Français avec une vision pragmatique et raisonnée de la gestion de la faune. Préserver l’équilibre naturel implique des interventions humaines, qui ne devraient pas être perçues comme une agression contre la nature, mais comme une responsabilité collective.