À la surprise générale, la ministre Agnès Pannier-Runacher a récupéré le portefeuille de la forêt et du bois. Un revers pour le ministère de l’Agriculture et une rupture historique. Les acteurs du secteur ont d’abord eu du mal à y croire : la forêt, historiquement rattachée au ministère de l’Agriculture, passe pour la première fois sous la tutelle de la Transition écologique. À l’occasion de la nomination du gouvernement de François Bayrou, la ministre Agnès Pannier-Runacher, désormais basée à Bercy après avoir perdu le portefeuille de l’Énergie, a récupéré une partie des attributions d’Annie Genevard. Annoncée à la surprise générale le 23 décembre 2024, cette évolution met fin à près d’un siècle et demi de tradition. « Depuis que le ministère de l’Agriculture a été créé sous la IIIe République, en 1881, la forêt y était rattachée, rappelle l’historien du droit Daniel Perron, spécialiste des politiques forestières et agricoles. Ce changement sonne comme une défaite du ministère de l’Agriculture, réduit aux questions purement agricoles et alimentaires, face à celui de l’Environnement. » Cette réforme a aussitôt été saluée par l’association Canopée, qui y voit « un signal très positif ». L’intégration de la forêt à l’écologie, une revendication ancienne des organisations de protection de la nature, s’inscrit dans un contexte où les enjeux environnementaux liés à ces espaces deviennent de plus en plus pressants. Les forêts, qui couvrent 32 % du territoire métropolitain, sont en première ligne face à la crise climatique. La mortalité des arbres a doublé en dix ans, et leur capacité à absorber du carbone s’est considérablement réduite. Parallèlement, les gestionnaires forestiers doivent répondre à des attentes croissantes en matière de conservation, de biodiversité et de lutte contre le réchauffement climatique, marquant ainsi un tournant décisif pour les politiques publiques.
alabillebaude
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