- Loiret : bras de fer juridique entre différentes instances concernant les règles encadrant l'engrillagement en milieu naturel. La loi « Cardoux » interdit les clôtures de plus de 1,20 m et exige un espace libre de 30 cm au sol dans les espaces naturels. Cette disposition a été validée par le Conseil constitutionnel, marquant une victoire pour les opposants à l'engrillagement, notamment en Sologne. Mais… la Cour administrative d’appel de Versailles a invalidé les passages du schéma régional (Sraddet) de la Région Centre-Val de Loire. Il impose des restrictions similaires sur les clôtures, mais qui vont au-delà des compétences régionales, le Sraddet étant censé donner des orientations et non établir des règles impératives. Cette décision rouvre le débat sur les tensions entre les droits de propriété (droit de se clore) et les enjeux environnementaux. François Bonneau, président de la Région, attend des analyses pour comprendre si l’annulation partielle de l’arrêté préfectoral affecte l’ensemble du Sraddet ou seulement les dispositions relatives aux clôtures. Quant à l’association pour la défense de la propriété privée, elle considère cette décision comme une victoire symbolique, même si la loi Cardoux reste applicable.
- Manche : un chasseur du département, qui a recueilli illégalement des sangliers chez lui a été jugé mardi dernier. Le prévenu, âgé de 61 ans, devait répondre de détention d’animaux d’espèces non domestiques, sans certificat de capacité, et sans autorisation d’établissement d’élevage. Les faits se sont déroulés du 1er janvier 2020 au 24 avril 2024 à Teurthéville-Bocage. Si le tribunal a retenu la détention d’animaux non domestiques, il a cependant écarté la volonté de créer un élevage. L’homme a écopé d’une amende de 600 €.
- Savoie : le dimanche 1er décembre, en fin de matinée, le poste de secours en montagne de Modane a été alerté à propos d’un chasseur blessé à la cheville dans la forêt de Rieu-Béni, au-dessus de Saint-André, en Maurienne. Le blessé souffrait d’une rupture du tendon d’Achille. Pris en charge par les sauveteurs de la CRS Alpes, il a été transporté à l’hôpital de Saint-Jean-de-Maurienne à bord de l’hélicoptère de la gendarmerie.
- Haute-Savoie : un désaccord entre un lieutenant de louveterie et son autorité de tutelle, avait amené cette dernière à suspendre le louvetier qui avait refusé d’effectuer l’effarouchement d’un loup demandé par un éleveur, au motif que l’effarouchement aurait pu effrayer les génisses qui se trouvaient dans une zone escarpée, et s’était exprimé publiquement sur ce refus, en particulier sur des réseaux sociaux et dans des médias locaux, ce qui aurait été contraire aux directives étatiques. Le Tribunal administratif de Grenoble, saisi par le fonctionnaire bénévole de l’Etat, a jugé que ses propos, notamment sur l’utilisation de drones pour le recensement des loups, relevaient d’une contribution constructive à un débat public, plutôt que d’une violation de son devoir de réserve. Victoire judiciaire donc pour le louvetier, reste maintenant à savoir si l’État fera appel de cette décision…
- Haute-Vienne : la préservation des espèces protégées, en l’occurrence le loup, et la protection des activités humaines, notamment l'élevage, génèrent des conflits entre les défenseurs de la faune sauvage et les éleveurs. Et la promesse de la Coordination rurale, de verser une prime de 1 000 € pour un loup mort, a été perçue comme une incitation directe au braconnage, ce qui va à l’encontre des lois. L'association One Voice a donc dénoncé une violation flagrante de la législation et une menace pour la biodiversité. Quant à la Coordination rurale, elle invoque la liberté d’expression, estimant que leur démarche vise à protéger les éleveurs. Le verdict est attendu pour le 8 janvier prochain.
- Vaucluse : samedi 7 décembre, vers 14 heures, les sapeurs-pompiers d’Orange sont intervenus au Grand Prat à Lapalud pour porter secours à un homme grièvement blessé par un coup de feu. L’homme de 58 ans était seul dans son véhicule à l’arrivée des secours. Sérieusement blessé à la jambe par la décharge, il a été transporté par le SMUR au centre hospitalier d’Avignon, dans un état grave. Une enquête a été ouverte par la gendarmerie pour déterminer les circonstances du tir.
A l’étranger
- Belgique : à Antheit, on ne sait trop comment, un sanglier a réussi à pénétrer dans un appartement où il a tout cassé. Les incursions d'animaux sauvages dans des zones résidentielles se multiplient et sont le résultat de plusieurs facteurs : l'expansion des zones résidentielles qui empiète sur les habitats naturels, les zones habitées qui offrent souvent des sources de nourriture facilement accessibles et la proximité humaine qui éloigne les prédateurs. Si l’opportuniste sanglier y trouve son compte, il est parfois contrarié dans ses déplacements et se retrouve « piégé » dans des endroits où il n’est pas le bienvenu. La suite ? Des milliers d’€ de dégâts, et… se demande la victime, qui va les payer ?
- Belgique encore : la semaine dernière, en Commission Agriculture, Ruralité du Parlement wallon, la Ministre Anne-Catherine Dalcq a expliqué son intention de prolonger la chasse aux sangliers, cervidés non-boisés et petits cerfs, jusqu’au 31 janvier 2025. Les retards dans les plans de tir ainsi que les difficultés à réaliser les objectifs de tir de sangliers expliquent cette proposition, qui devra néanmoins faire l’objet de l’avis de la section « Chasse » du Pôle « Ruralité » avant d’être confirmée en deuxième lecture dans un Arrêté du Gouvernement wallon qui devrait être signé vers la mi-décembre.
- Chine : la prolifération des sangliers inquiète les autorités. En cause l'urbanisation rapide et l'agriculture intensive qui créent des circonstances favorables à l’expansion de l’espèce. Les mesures proposées vont de l'assouplissement des règles de chasse au recrutement de nouveaux chasseurs, en passant par la réintroduction de prédateurs naturels, la restauration des habitats et la gestion des déchets. Les Chinois, pour s’en sortir peuvent regarder ce que l’on a fait chez nous, et… ne pas s’en inspirer !
- Italie : la proposition du gouvernement du Trentin de réguler la population d’ours bruns en autorisant l’abattage de 24 individus sur trois ans, soulève de nombreuses questions éthiques, écologiques et pratiques. Bien qu'elle vise à réduire les conflits entre humains et ours, cette mesure illustre également les tensions entre la conservation de la biodiversité et la cohabitation avec les espèces sauvages. Dans les années 1990, dix ours bruns slovènes ont été relâchés dans le Trentin pour réintroduire cette espèce emblématique. Depuis, leur nombre est passé à environ 100 individus, témoignant de leur adaptation à cet environnement. Cependant, l’expansion rapide de leur population a exacerbé les interactions avec les habitants et les activités humaines, notamment dans les zones rurales et forestières proches des villages. Le projet de loi prévoit, par an, l’abattage limité de 4 ours adultes (2 mâles et deux femelles) et 4 jeunes…
- Royaume-Uni : lundi dernier, une table ronde organisée par l’International Conservation Caucus Foundation (ICCF) et le Conseil international pour la conservation du gibier et de la faune sauvage s’est tenue à la « Royal Over-Seas League » à Londres. L’événement a réuni des décideurs politiques, des universitaires et des défenseurs de l’environnement pour aborder le problème crucial du commerce illégal de viande de brousse, en explorant ses défis et les solutions potentielles en matière d’utilisation durable et de santé publique. Le débat a été présidé par Barry Gardiner, député et président du groupe parlementaire multipartite pour la conservation internationale, et par le baron Gascoigne, représentant la Chambre des Lords. Leur participation a mis en évidence la reconnaissance croissante au sein des deux chambres du Parlement, de la nécessité urgente de lutter contre le commerce illégal de viande de brousse, qui viole les principes de l'utilisation durable, menace la biodiversité et la santé publique à l’échelle mondiale.
- Suisse : un accident de chasse s'est produit le vendredi 29 novembre, dans le Gros-de-Vaud alors que les chasseurs traquaient le sanglier. Il a coûté la vie à un chasseur de 64 ans, blessé mortellement par le tir d'un autre chasseur. « Ce drame impacte considérablement les actrices et acteurs de la chasse vaudoise. Il renforce la conviction profonde de la FSVD qu’il est nécessaire de continuer à prodiguer une formation de base de qualité et des formations continues annuelles » a écrit la communauté dans un communiqué. Revient en force l’idée de rendre obligatoires les formations continues a indiqué Alexandre Berthoud, président de la fédération de chasse du canton qui ajoute : « Elle sera discutée avec les partenaires concernés ».