- Calvados : deux braconniers ont été interpellés le 5 mai, près de Bayeux, après plusieurs années de braconnage intensif en forêt domaniale de Cerisy. Ils sont soupçonnés d’avoir illégalement abattu plusieurs grands cervidés, dont la viande était revendue localement via une filière encore non élucidée. Munis d’armes équipées de silencieux et de lunettes thermiques, les deux hommes opéraient de nuit, découpaient le gibier sur place et ne conservant que la viande. C’est près des charniers laissés à l’abandon que les enquêteurs ont relevé les indices suffisants pour interpeler les suspects. L’enquête, menée par la gendarmerie de Bayeux en collaboration avec l’OFB, la police municipale du Molay-Littry et les riverains, s’est appuyée sur des surveillances nocturnes, des bornages téléphoniques et des signalements de terrain. Elle a permis la saisie de véhicules et d’une dizaine d’armes. Ce travail d’investigation a été soutenu par une convention entre la gendarmerie et la FDC, favorisant l’échange d’informations et la formation des gardes. Le lieutenant-colonel Thoumelin a salué l’effort collectif et la détermination des forces engagées pour mettre fin à un trafic qui créait un fort émoi local, tant chez les habitants que chez les chasseurs.

 

- Corse : l’opération de collecte d’armes, organisée la semaine dernière par la préfecture, a permis de récupérer 96 armes à feu et 4 287 munitions détenues illégalement, le plus souvent par voie successorale. Ces armes seront détruites, conformément à l’objectif de l’opération « Déposer les armes », qui visait à réduire la circulation d’armes sur l’île. Le préfet a reconnu que cette collecte n’a sans doute pas attiré les détenteurs d’armes liés au banditisme, mais a affirmé que chaque arme en moins est un pas vers une société plus sûre. En parallèle, les autorités ont saisi 45 armes en Corse-du-Sud au premier trimestre 2025, soit plus du double de l’année précédente. Deux faits récents illustrent ce climat : la découverte de six armes longues chez un homme poursuivi pour violences conjugales, et le vol de onze armes de poing, pourtant déclarées pour le tir sportif, lors d’un cambriolage.

 

- Doubs : depuis quelques jours, plusieurs vidéos circulent sur les réseaux sociaux montrant un animal aperçu à proximité de Besançon, entre Miserey-Salines et École-Valentin, notamment le long de la RN57. Après analyse, l’OFB a confirmé qu’il s’agit bien d’un loup adulte, « assez fort », selon les spécialistes. Deux vidéos distinctes ont été transmises aux autorités : l’une montre le loup courant au bord de la route, l’autre le filme sur un petit chemin forestier du même secteur. Bien qu’anonymes et sans indications précises de date, ces enregistrements ont permis aux inspecteurs de l’OFB d’authentifier l’animal et de mettre fin au doute qui subsistait initialement en raison de son gabarit imposant, ce qui a nécessité une expertise complémentaire.

 

- Finistère : deux chiens de chasse ont survécu à une chute spectaculaire d'une falaise de 50 mètres, lors d'une battue administrative à Poullan-sur-Mer, près de Douarnenez. Selon le lieutenant de louveterie, Mathieu Yvenou, responsable sur place, le sanglier a sauté de la falaise, entraînant les deux chiens à sa suite. Grâce à leurs colliers GPS, les pompiers ont rapidement localisé les chiens en mer et les ont récupérés à bord d'un bateau léger de sauvetage. Bien que vivants, l'un des chiens pourrait avoir une patte cassée, selon les premières observations. L'incident a suscité une intervention exceptionnelle et souligné la résilience des chiens face à des conditions extrêmes. Les pompiers ont réussi à ramener les animaux à Tréboul, Douarnenez, en milieu d'après-midi, où ils ont été pris en charge pour des soins éventuels. Quant au sanglier, il n’aurait pas survécu à son spectaculaire plongeon

 

- Haute-Garonne : l’ACCA de Saint-Jory a récemment tenu son assemblée générale. À cette occasion, Patrick Rochelle, président sortant, a dressé le bilan des actions menées durant l’année écoulée. Il a rappelé que la saison de chasse s’étendra cette année du 14 septembre 2025 au 18 janvier 2026. Le maire, Victor Denouvion, a salué l’engagement de Patrick Rochelle durant ses huit années à la tête de l’ACCA, soulignant la qualité du dialogue entre la mairie et l’association. Il a exprimé sa volonté de poursuivre cette collaboration constructive avec la nouvelle présidente : « Je me réjouis d’accueillir prochainement Aurore Jouglar pour continuer le travail engagé au service d’une cohabitation harmonieuse entre chasseurs et autres usagers de la nature ». Le nouveau bureau de l’ACCA est désormais composé comme suit : présidente, Aurore Jouglar ; président d’honneur, Jean-Claude Rouzaud ; secrétaire, Gabriel Turo ; secrétaire adjoint, Patrick Rochelle ; trésorier, Jean Nougarolis ; trésorier adjoint, Christophe Mejean. Membres du conseil d’administration : Gilles Merlier, Stéphane Padrino, Ludovic Caldato.

Les gardes-chasses pour la commune sont : Mustapha Amari, Hubert Jouglar, André Averseng et Jean-Michel Bosk.

 

- Hérault : prévue pour être inaugurée le 17 mai prochain, la Maison de la Chasse, située au 6 chemin de l’Oasis, à Béziers, représente un projet majeur pour le Saint-Hubert club local, dirigé par Nicolas Rajnic, depuis quatre ans. Offerte gracieusement par la mairie, cette ancienne maison abandonnée a subi une rénovation complète, incluant la démolition des cloisons, la refonte du sol, de l’électricité, de la plomberie, et des peintures, sous la supervision stricte de la commission de sécurité municipale. Le coût total des travaux, environ 15 000 €, a été couvert grâce à des dons d’entreprises et des contributions bénévoles des chasseurs. D’une superficie d’environ cinquante mètres carrés, les nouveaux locaux offriront un espace idéal pour les réunions, les assemblées générales, et les démarches administratives. De plus, Nicolas Rajnic prévoit d’y organiser des formations obligatoires pour obtenir le permis de chasser, facilitant ainsi la participation des chasseurs plus âgés grâce à la présence d’un responsable fédéral sur place. Les deux branches de l’association, dédiées au petit et au grand gibier, pourront profiter d’une salle de convivialité et d’un espace spécifique pour la découpe des animaux, et le partage de la venaison.

 

- Jura : un loup a été abattu la semaine dernière, à Arsure-Arsurette, près de Champagnole. Selon les informations communiquées par la préfecture, l’animal a été tué par un louvetier alors qu’il attaquait un troupeau de vaches. L’intervention s’est inscrite dans le cadre d’un tir de défense autorisé, destiné à protéger les élevages face à des attaques répétées. Cette opération marque le premier tir létal contre un loup recensé dans le Jura depuis le début de l’année. Ce nouvel épisode relance le débat sur la gestion du retour du loup dans les zones d’élevage, où les prédations inquiètent fortement les professionnels.

 

- Lot : le 23 février, à Lamothe-Cassel, dans le parc régional des Causses du Quercy, un accident de chasse a coûté la vie à un directeur de battue âgé de 41 ans. Touché à la gorge par une balle perdue ayant ricoché sur le sol, il est décédé peu après les faits. L’enquête a rapidement écarté l’hypothèse criminelle pour privilégier celle d’un accident. Les armes ont été saisies et les vingt chasseurs présents entendus. Un premier participant s’était spontanément désigné comme auteur du tir, pensant être responsable. Mais les analyses balistiques ont finalement établi que la balle provenait de l’arme d’un autre chasseur, un homme d’une trentaine d’années. Ce dernier a été présenté à la justice et sera jugé en septembre pour homicide involontaire. L’enquête a également révélé qu’il se trouvait sous l’emprise de stupéfiants au moment de la battue. Cette information a soulevé la question d’une éventuelle circonstance aggravante, mais, selon la procureure de Cahors, Clara Ribeiro, aucune volonté de dissimulation n’a été constatée dans ce dossier, et, en raison d’un vide juridique, la consommation de drogue n’est pas (en l’état actuel de la réglementation) considérée comme telle dans le cadre d’un accident de chasse.

 

- Savoie : le 9 septembre 2023, à Val d’Isère, à la veille de l’ouverture de la chasse, des agents de l’OFB ont surpris un chasseur observant la faune de nuit à l’aide de jumelles thermiques. À l’arrière de son véhicule, ils ont découvert une carabine équipée d’une lunette thermique et d’un modérateur de son. Poursuivi pour chasse illégale de nuit avec moyens prohibés, le chasseur a été relaxé sur ce point : le tribunal a estimé que les faits de chasse n’étaient pas constitués. En revanche, il a été condamné pour transport illégal d’arme de catégorie C sans motif légitime. Le jugement du 31 janvier 2025, rendu public le 28 avril, lui inflige une amende de 720 euros, la confiscation de l’arme interdite, l’interdiction de posséder une arme soumise à autorisation pendant un an, ainsi que le retrait immédiat du permis de chasse pour un an.

 

- Seine et Marne : sous l’impulsion de la Fédération Française d’Équitation et de la Société de Vènerie, le « Championnat de France du Cheval de Chasse » et du « Cavalier-Veneur 2025 » revient, porté par une équipe passionnée et motivée, dont l’objectif est de valoriser l’équitation à la chasse, discipline officielle de la FFE, et faire reconnaître le cheval de chasse comme un véritable athlète. L’événement se déroulera les 24 et 25 mai 2025 au Grand Parquet de Fontainebleau, dans le cadre de « Nature et Vènerie en Fête », rendez-vous incontournable de l’intersaison pour tous les veneurs et cavaliers sympathisants. Cette compétition est aussi une formidable vitrine pour faire découvrir au grand public la richesse et l’exigence de l’équitation à la chasse à courre. Les conditions d’inscription sont les suivantes : être âgé d’au moins 8 ans ; licence FFE et cotisation 2025 à l’Association des Veneurs à jour ; Galop 2 ou Galop d’Or pour les mineurs ; monter un poney C/D ou un cheval âgé de 4 ans minimum ; pratiquer la chasse à courre comme discipline principale ; vaccination antigrippale de l’équidé à jour (primo + rappels). Pour s’inscrire : https://www.venerie.org/championnat-de-france-du-cheval-de-chasse/

 

- Vaucluse : « devine qui vient diner ce soir ? ». Dans la soirée du 1er mai, une famille de Cadenet a eu une visite inattendue pendant leur dîner. Alors qu'ils étaient attablés, ils ont remarqué un animal approcher de leur maison. Initialement pris pour un chien, l'animal s'est révélé être un loup, visiblement affamé et très mince. Il s'est dirigé vers les croquettes du chat avant de s'enfuir dès qu’il s’est aperçu qu’il n’était pas seul. L'incident a laissé les habitants surpris de voir un loup si près de chez eux. La mère de famille a partagé son émotion : « Le croiser en forêt, ça aurait été normal, mais le voir sur ma terrasse... ». Ce n'est pas la première fois qu'une rencontre de ce genre surprend les résidents de la région et ce n'est sans doute pas fini....

 

- Vienne : l’assemblée générale de l’ACCA de Migné-Auxances s’est tenue au centre socioculturel de la Comberie, marquant un moment de reconnaissance et de réflexion pour ses membres. Le président Patrice Abonneau a exprimé sa gratitude envers tous ceux qui contribuent régulièrement aux battues, soulignant leur dévouement et leur engagement, malgré les défis croissants liés à leur organisation et leur déroulement. La sécurité des chasseurs et des utilisateurs de la nature reste une priorité absolue, avec une attention particulière portée à la préservation du petit gibier. La gestion des espaces et des espèces s’orientera vers une approche raisonnée, durable et responsable, tout en renforçant le lien social que représente la chasse. Malgré sa passion pour la fonction, Patrice Abonneau a pris la décision de laisser la place à un nouveau président, démission qui prendra effet dès sa transmission à la FDC. Cependant, il a confirmé qu’il demeure membre du conseil d’administration jusqu’aux prochaines élections prévues lors de l’assemblée générale en 2026.

 

- Yonne : une opération de piégeage de sangliers relance l’indignation rituelle de l’association One Voice, qui s’érige une nouvelle fois en chevalier blanc du bien-être animal. Selon elle, des sangliers auraient été appâtés avec du pain, enfermés dans des cages, puis abattus sans « échappatoire », ce qui, rappelons-le, est quand même la base du piégeage. Bien que tout se soit déroulé dans les clous réglementaires, One Voice crie au scandale, comme à son habitude. Leur juriste ne conteste pas la légalité de l’opération, mais fustige son « immoralité ». Le problème, selon lui, et que l’on ose encore tuer, et qui plus est, sans demander leur avis aux animaux. À la régulation par le fusil ou le piège, l’association préfère s’attaquer aux causes profondes : l’agrainage (interdit, bon courage pour gérer les dégâts ensuite), les élevages de sangliers (qui relèvent souvent du fantasme), et tant qu’on y est, toute la chasse, toute l’agriculture, et sans doute la pluie aussi. Ces militants « anti-tout » ne veulent ni tirs, ni pièges, ni effarouchements. Ils veulent un monde où les sangliers, paisibles et poétiques, gambaderaient dans des forêts idéales pendant que les agriculteurs méditeraient en biodynamie, les chasseurs iraient traire des licornes, et les préfets s’excuseraient de déranger. Pendant ce temps, les campagnes croulent sous les dégâts, mais chut : il faut surtout repenser les modèles des pièges. En rond, de préférence pour éviter que les bêtes noires ne se blessent pas dans les coins...

 

- Territoire de Belfort : en dix ans, la FDC a vu fondre son nombre d’adhérents : de 1 500, ils ne sont plus que 1 000 aujourd’hui. Une tendance qui inquiète profondément son président, Daniel Jacques. Il pointe d’abord un problème de renouvellement générationnel : les anciens quittent naturellement la pratique, et les jeunes peinent à prendre le relais. Il évoque également une charge de plus en plus lourde pour les chasseurs : « On chasse presque toute l’année, et en dehors de ça, on leur demande d’installer des clôtures, de poser des piquets… Cela en décourage plus d’un. Le coût d’entrée représente aussi un frein important entre armes, munitions, équipements et permis. Cette baisse d’effectifs fragilise les finances de la fédération... Moins d’adhérents, c’est moins de recettes, alors que nos dépenses augmentent ». Mais, malgré ce tableau assez sombre, le président Daniel Jacques garde espoir... puisqu’une quarantaine de personnes passent actuellement leur permis dans le département.

 

A l’étranger

 

- Afrique du Sud : le pays abrite la plus importante population de rhinocéros au monde, estimée entre 16 000 et 18 000 individus, incluant des rhinocéros blancs et environ 2 000 rhinocéros noirs, une espèce gravement menacée. Malgré les efforts de conservation, le pays fait face à une recrudescence du braconnage. Entre janvier et mars de cette année, 103 rhinocéros ont été tués, dont 65 dans des parcs nationaux, selon Dion George, ministre sud-africain de l’Environnement. Cette moyenne de plus d’un animal tué par jour reflète la même tendance que l’an passé et souligne la pression constante exercée sur la faune sauvage. Le braconnage est majoritairement orchestré par des réseaux criminels bien organisés. Ces dernières années, les autorités sud-africaines ont intensifié leurs efforts contre ces groupes, notamment en coopération avec les pays voisins. L’un des succès majeurs de cette lutte a été la condamnation, en 2024, de Simon Ernesto Valoi, un important trafiquant mozambicain, à 27 ans de prison pour son rôle dans une opération de braconnage dans le parc national Kruger, une zone très touchée par ces activités et située à la frontière du Mozambique. Toutefois, les chiffres actuels montrent que la bataille pour la survie de ces espèces emblématiques est loin d’être gagnée...

 

- Belgique : c’est dans le hall des sports de la commune de Bertrix, Place des 3 Fers, à 20 minutes de route de la frontière française, que se tiendra, les 21 et 22 juin prochains, l’exposition des plus grands trophées de cerf de Belgique obtenus au cours des 10 dernières années. Elle rassemblera tous les cerfs de niveau or, soit quelques 40 trophées, et les 3 meilleurs cerfs tirés sur chacun des conseils cynégétiques de la Région Wallonne. La présentation, dont l’esthétique est toujours particulièrement soignée, devrait ainsi compter une bonne centaine de trophées. Cette manifestation unique est organisée par la Commission belge du CIC pour l’évaluation des trophées, en partenariat avec le Royal St Hubert Club, la Fédération des chasseurs au grand gibier et le Conseil international de la chasse… (J.M.T.)

 

- Etats-Unis : l’avenir des terres publiques, aux USA, fait débat. Faut-il les vendre et les privatiser ou les laisser dans le domaine public ? Dans sa déclaration récente, le Boone and Crockett Club souligne son engagement profond envers la préservation et la gestion durable de ces ressources, pour l'avenir de l'Amérique. « Les terres publiques fédérales représentent un patrimoine national inestimable, offrant des rendements continus à travers leur utilisation variée. Cette utilisation engendre une richesse qui dépasse largement les bénéfices financiers, contribuant au commerce, à la santé publique, aux traditions et à l'engagement communautaire. Chasseurs, éleveurs, mineurs, forestiers, agriculteurs et amateurs de plein air trouvent tous un intérêt vital dans ces territoires... » a déclaré la plus ancienne association cynégétique des USA. Malgré des critiques occasionnelles concernant l'efficacité de leur gestion, souvent motivées par des intérêts personnels ou sectoriels, le Club insiste sur le fait que répondre à ces défis par la vente des terres publiques est une solution à courte vue. Au contraire, il promeut une approche de conservation renouvelée, visant à maximiser la valeur à long terme pour les générations futures tout en répondant aux besoins actuels.