L'hybridation est un phénomène courant dans le règne animal, avec au moins 10 % des espèces étroitement apparentées qui s'hybrident dans certaines parties de leur aire de répartition géographique. On prévoit que ce phénomène se produira plus fréquemment à l'avenir, car le changement climatique entraîne des modifications dans la répartition des espèces, et provoque la mise en contact de sujets auparavant isolés. Au sein de la famille des félins, les hybrides se produisent naturellement entre certains membres du genre Felis, mais ils peuvent également se produire entre autres genres, tels que Panthera, mais dans ces cas, les croisements se passent généralement en captivité lorsque le choix du partenaire est limité. Dans la nature, l'hybridation entre félidés a été largement documentée entre le chat domestique et le chat sauvage européen. En Ecosse par exemple, l'hybridation semble se poursuivre entre les deux espèces depuis des décennies, et les descendants de ces hybrides sont désormais difficiles à distinguer des chats sauvages sur des critères morphologiques et génétiques. Ailleurs en Europe, le degré d'hybridation diffère selon les régions, mais reste difficile à quantifier en raison des niveaux élevés de variation génétique et morphologique des deux taxons. Les chats domestiques ont 38 chromosomes, alors que la plupart des espèces de félins avec lesquelles les chats domestiques sont hybridés n'en ont que 36, ce qui entraîne fréquemment une fertilité réduite ou des problèmes de gestation et de naissance viable.
Les abandons
De plus en plus de refuges pour animaux sauvages signalent que des chats hybrides sont abandonnés à un rythme « alarmant », et dépassent leur capacité à les héberger ou à les reloger. Déplacés de leur environnement familier, de leurs habitudes alimentaires et d'activité, certains sujets s’échappent ou sont relâchés dans la nature afin de leur éviter une euthanasie précoce. Ce sont ces sujets qui ont des effets néfastes et délétères sur les populations d'organismes proies. A l'échelle continentale, en Australie et aux États-Unis d'Amérique, ce sont des milliards de petits vertébrés terrestres qui sont tués par les chats chaque année. En l’absence d’études, la prédation exercée sur les chats hybrides n’est pas connue. Seules des évaluations permettent actuellement de réduire la subjectivité du sujet. Compte tenu de la pression qu’exerce les chats sur la faune terrestre et ailée, des connaissances plus approfondies permettraient peut-être de résoudre, en partie, ce problème, avant que la catastrophe ne se produise…