- L’exploitation directe des organismes

Le braconnage, la surpêche qui en est une autre forme, les exploitations forestières abusives ont un impact majeur sur la biodiversité. Dans les écosystèmes marins, la surexploitation des poissons, des crustacés et d’autres organismes est même le facteur ayant l’incidence relative la plus importante. L’évolution de la demande et des techniques a conduit à une surexploitation de certaines populations aquatiques et à des captures accessoires touchant d’autres espèces que celles visées. Dans son rapport sur l’utilisation durable des espèces sauvages, l’IPBES souligne pourtant que l’humanité dépend de 50 000 espèces sauvages pour sa survie et son bien-être.

 

- Le changement climatique

S’il est un secteur dans lequel les scientifiques ne sont pas d’accord, c’est bien celui-ci. Pour la moitié d’entre eux : « Si nous ne limitons pas le réchauffement à 1,5 °C, le changement climatique deviendra sûrement la principale cause de perte de biodiversité au cours des prochaines décennies ». Pour l’autre moitié, c’est une évidence la température moyenne évolue, mais cela a été de tous les temps, et l’homme, bien qu’il la subisse, n’y est pour rien. Les périodes de réchauffement et refroidissement, pour ne pas parler de glaciations, se sont succédé sur des milliers d’années, et vouloir en tirer des conclusions sur la période que nous prenons en compte (deux siècles environ) relève de l’utopie. Il influence notamment la répartition des espèces, la phénologie, la dynamique des populations, la structure des communautés et le fonctionnement des écosystèmes, mais la nature a ceci de merveilleux : l’adaptation de la flore et de la faune, modifiées certes, mais toujours présentes.

 

- La pollution

La pollution de l’air, de l’eau et du sol est une calamité mondiale pour la nature. Depuis 1980, la pollution des océans et des mers, par les plastiques, a décuplé, affectant des milliers d’espèces, terrestres et marines. Si on y ajoute que plus de 80 % des eaux usées mondiales sont rejetées dans l’environnement sans avoir été traitées, et les 300 à 400 millions de tonnes de métaux lourds, de solvants, de boues toxiques et d’autres déchets provenant d’installations industrielles, on a la mesure du désastre. On recense aujourd’hui plus de 400 zones hypoxiques (zones mortes, déficitaires en oxygène dissous), réparties sur plus de 30 millions d’hectares, renfermant du nickel, du chrome, du zinc, des plastifiants, des retardateurs de flammes, des médicaments… Même à doses homéopathiques, ces contaminants ont des effets néfastes sur les organismes.

 

- Les espèces exotiques envahissantes

Moustiques tigres, frelons asiatique, ambroisie, écrevisses de Louisiane, ragondins… Toutes les espèces exotiques envahissantes (EEE), introduites volontairement ou non par l’homme, sont désormais connues de tous. Le phénomène, mondial, s’accélère. La présence de ces espèces exotiques s’est accrue de 40 % depuis 1980, principalement par l’intensification des échanges commerciaux. Près du cinquième de la surface terrestre est menacé par des invasions végétales et animales, nuisibles aux espèces endémiques et aux fonctions écosystémiques. Les « EEE » affectent la biodiversité en entrant en compétition avec les espèces locales, en les dévorant ou en modifiant les habitats. Ces « EEE » ont aussi des impacts importants sur la santé humaine et la production agricole, par le biais de l’introduction de maladies. Les coûts sont évalués à plus 1,5 milliard d’€ par an, dépensés pour le contrôle des impacts de ces espèces.