Relativement discrets depuis le printemps, les sangliers se montrent de nouveau. Les laies meneuses, qui s’étaient isolées pour les mises bas, reconstituent leur cellule familiale. Ces compagnies, généralement composées de trois générations, deviennent plus actives au moment où, dans les champs, les épis des céréales arrivent au stade « laiteux », une gourmandise dont les bêtes noires raffolent. C’est là, près de ces cultures qu’il faut les attendre et, si possible, décantonner le groupe en éliminant une bête rousse. L’autre chasse concerne les brocards. Ils ont conquis leurs nouveaux territoires à force d’intimidations, d’aboiements et d’affrontements débridés, et les ont marqués par des frottis et des gratis. A l’approche de juillet, la tension monte… Confirmant les déplacements incessants des animaux, c’est pendant cette période que les coulées se creusent, en attendant l’apparition de ces fameux « ronds de sorcières » qui marquent les longues poursuites des mâles derrière les chevrettes, non encore consentantes. Voyeur intime, le chasseur est donc le témoin privilégié de cette tranche de vie. Les quinze jours qui arrivent sont les plus favorables à l’observation, au balayage des sentiers de pirsch et à l’aménagement des petits postes d’affût.