L’antechine est un petit mammifère de la famille des marsupiaux, minuscule cousin du kangourou. Endémique de la Tasmanie et du Queensland en Australie, il passionne les scientifiques qui, dans une étude qui vient d’être publiée par « Current Biology » du 5 février dernier, mettent en lumière son comportement surprenant. Les mâles sont sémelpares, c’est-à-dire qu’ils ne survivent pas après la saison de reproduction. Quant aux femelles, leur espérance de vie n’est guère plus longue, puisqu’elles disparaissent aussi après deux portées consécutives. Le temps est donc compté pour ces animaux, s’ils veulent assurer leur descendance. L’étude de ces petits animaux s’est déroulée en laboratoire et en semi-liberté, sur deux types d’antechine : le sombre et l’agile. Les chercheurs ont placé des accéléromètres sur les animaux pour contrôler leurs déplacements, ont effectué de nombreux contrôles sanguins, et surtout ont étudié leur sommeil. Car l’antechine a besoin de mille périodes de sommeil par jour, des micro-siestes qui permettent de moduler la consommation de sommeil journalier, lors de la période cruciale de la reproduction. Plus de temps en éveil, c’est plus d’opportunités de se reproduire… la survie de l’espèce en dépend. Une fois la mission reproductive accomplie, la fin est proche pour l'antechine mâle, qui a trop perturbé son sommeil. Des troubles apparaissent ainsi que des déficits d’attention, de mémoire, et de réactions émotives exagérées. Les chercheurs ont détecté une augmentation des corticostéroïdes, signature de stress, et du taux de testostérones. L’hypothèse est que l’augmentation de ce type de molécules va affaiblir leur système immunitaire et dégrader leur état physiologique, et pas en seul en réchappe…