Ces interactions peuvent avoir des répercussions importantes, tant en termes de santé publique, comme l’émergence de zoonoses (COVID-19, rage, etc.), que sur le plan économique, à l’exemple des épizooties d’influenza aviaire qui nécessitent parfois l’abattage massif de volailles domestiques. Certaines espèces sauvages, comme les sangliers, dont la population a doublé en 20 ans, amplifient les risques de transmission. Les pathogènes peuvent ainsi circuler entre faune sauvage et élevages domestiques, provoquant des épizooties (tuberculose, peste porcine africaine) ou des zoonoses transmissibles à l’Homme (encéphalite à tiques, rage). Les perturbations environnementales, souvent à l’origine de ces transmissions, créent des conditions favorables à l’émergence de nouvelles maladies en rapprochant des espèces qui n’étaient pas en contact auparavant, ou en maintenant des populations d’insectes vecteurs. Dans ce contexte, la biodiversité peut parfois jouer un rôle protecteur en freinant la propagation des pathogènes, grâce à l’effet de dilution : une communauté d’espèces diversifiée réduit les risques de transmission. La crise de la COVID-19 a renforcé la prise de conscience de l’interdépendance entre santé publique, santé animale, santé des végétaux et environnement. L’approche « One Health » s’impose désormais comme un cadre essentiel pour analyser ces enjeux de manière transversale, en tenant compte des déterminants environnementaux, des modes de transmission, et des interactions complexes entre les écosystèmes et les activités humaines.