Au cours de leur vie, les organismes laissent dans l’environnement des cellules de peau, des cheveux, des excréments, de l’urine, des œufs, du sperme et d’autres matières biologiques. Ces matériaux contiennent des traces de l’ADN de l’animal, traces qui peuvent ensuite se mélanger à l’eau, à la neige ou à la terre. Ces traces génétiques, appelées « ADN environnemental » (eDNA) sont riches d’enseignement… Depuis le début de ce siècle, les progrès de la biologie moléculaire ont considérablement réduit la quantité de matériel biologique nécessaire pour effectuer des analyses génétiques. Ce qui nécessitait autrefois des flacons entiers de matière, peut aujourd’hui être réalisé avec quelques cellules cutanées, permettant aux scientifiques de détecter même les plus infimes quantités d’eDNA, qu’ils peuvent isoler, et le comparer à une base de données de séquences d’ADN connues pour identifier l’organisation d’où provient l’échantillon. Pour Schwartz et son équipe, à laquelle contribue le chercheur Thomas Franklin, les succès de la technique se sont multipliés ces dernières années et les scientifiques se demandent maintenant si cette technique pourrait être appliquée à la neige. Ils ont donc testé leur théorie sur les empreintes d’animaux laissées dans la neige, et ont démontré que l’isolement de l’eADN dans ces empreintes, était une méthode efficace pour détecter la présence d’animaux extrêmement discret tel le lynx et le carcajou. « L’eADN environnemental offre donc une possibilité unique d’obtenir des informations sur la répartition des espèces, leur abondance, leur régime alimentaire… » explique Justine Smith, écologiste et chercheuse postdoctorale à l’université de Californie à Berkeley.
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