Le Kazakhstan a annoncé, lundi dernier, réautoriser la chasse de l’antilope saïga, afin de réguler la population grandissante de cette espèce qui menace désormais l’agriculture. Après avoir frôlé l’extinction dans les années 1990, la protection des populations résiduelles de saïga a manifestement porté ses fruits puisque l’espèce est aujourd’hui au bord de l’explosion démographique. « Compte tenu des dégâts que les saïgas causent à l’agriculture, la régulation de cette espèce est devenue indispensable » a déclaré le ministre kazakh de l’Écologie, Erlan Nyssanbaïev, évaluant les dommages causés à douze milliards de tenges (environ 24 millions d’€). L’abattage des saïgas fait régulièrement l’objet de débats au Kazakhstan, le président Kassym-Jomart Tokaïev ayant même l’an dernier réprimandé un ex-ministre de l’Écologie proposant cette option. Le dirigeant avait même déclaré que le saïga était un « animal sacré pour le peuple kazakh ». Mais les deux millions de saïgas, sans prédateur naturel, deviennent encombrantes et, a précisé Erlan Nyssanbaïev : « il y a deux méthodes d’intervention : la capture de jour dans des filets et l’abattage nocturne. Je ne vais pas éluder la question : nous devons aussi utiliser la deuxième option ». Un porte-parole du ministère a précisé que : « jusqu’à 337 500 saïgas devaient être prélevées via ces deux méthodes… ».