Le virus de la grippe aviaire H5N1, connu depuis des décennies, suscite aujourd’hui une inquiétude grandissante. Sa récente progression, marquée par une hausse des contaminations chez les mammifères et quelques cas humains, soulève la question : pourrait-il bientôt se transmettre entre humains et déclencher une pandémie ? Depuis son émergence en 1996, le H5N1 s’est largement répandu parmi les oiseaux. Cependant, depuis 2020, son expansion s’intensifie de manière alarmante. Malgré des mesures drastiques, comme l'abattage de plus de 300 millions de volailles et le renforcement des protocoles sanitaires, le virus s’est propagé dans 80 pays. Il affecte désormais non seulement les oiseaux migrateurs et d'élevage, mais aussi des mammifères ayant été en contact avec eux : phoques, vaches, chiens ou encore chats. Si les cas humains demeurent rares, ils n’en sont pas moins préoccupants. La majorité touche des personnes exposées à des animaux infectés. Toutefois, certains cas sans contact direct avec des animaux contaminés laissent penser que le virus pourrait s’adapter lentement à l’espèce humaine. Selon les experts, une seule mutation génétique pourrait suffire pour qu’il devienne transmissible entre humains. Cependant, pour provoquer une pandémie, le H5N1 devrait également développer une capacité de réplication rapide et efficace chez l’homme. Pour limiter les risques, les autorités sanitaires appellent à une vigilance accrue :
- par le renforcement des mesures agricoles : contrôles sanitaires stricts et utilisation d’équipements de protection adaptés,
- par le développement de vaccins : certains pays, comme le Royaume-Uni, ont déjà commandé des doses préventives,
- par les consignes diffusées auprès du grand public : éviter de consommer du lait cru, protéger les animaux domestiques des contacts avec des oiseaux, et s’abstenir de manipuler des oiseaux sauvages.
Même si le risque immédiat reste limité, chaque nouvelle infection représente une opportunité pour le virus de muter et de franchir les barrières entre espèces. En restant vigilants et proactifs, on limite les risques de voir émerger une nouvelle pandémie mondiale.