Les scientifiques sont sur le pont après cette nouvelle alerte. Une étude de l’Université de Californie à Davis et de l’Institut national de technologie agricole (INTA) en Argentine, révèle que le virus de la grippe aviaire H5N1, a évolué et peut se transmettre aux mammifères marins. Ces résultats, s’ils sont confirmés, feraient peser un risque majeur pour la conservation de la faune et la santé des écosystèmes. Pour l’étude, sectorisée sur les côtes atlantiques du nord de l’Argentine, les scientifiques ont collecté des échantillons de cerveau de quatre otaries, d’une otarie à fourrure et d’une sterne trouvés morts. Tous étaient positifs au H5N1. Le séquençage du génome a révélé que le virus était presque identique dans chacun des échantillons prélevés, qui partageaient les mêmes mutations d’adaptation chez les mammifères, que celles précédemment détectées chez quelques otaries au Pérou et au Chili, ainsi que dans un cas humain au Chili. Il convient de noter que les scientifiques ont également découvert toutes ces mutations chez la sterne, ce qui constitue la première découverte de ce type. « Cela confirme que, même si le virus s’est adapté aux mammifères marins, il a toujours la capacité d’infecter les oiseaux » a déclaré Agustina Rimondi, première auteure et virologue à l’INTA. C’est en février 2023, que la grippe aviaire est entrée pour la première fois en Argentine, mais ce n’est qu’en août 2023 que le virus a libéré son potentiel mortel dans la région. Puis, de là, il s’est déplacé rapidement vers le nord, avec des conséquences mortelles pour les mammifères marins. Le virus a tué 70% des bébés éléphants de mer nés au cours de la saison de reproduction 2023 et les taux de mortalité ont atteint 90% début novembre 2023 dans les zones étudiées de la péninsule Valdés en Argentine. Actuellement le virus semble être véhiculé vers l’extrême sud, ce qui inquiète les scientifiques, et présente un risque majeur et mortel pour les manchots et autres animaux sauvages de l’Antarctique.