Dans le conflit qui oppose les chasseurs aux anti-chasses, une association d’adeptes de la chasse à courre, activité interdite dans le pays depuis 2004, veut saisir la justice britannique pour faire reconnaître les chasseurs comme une « minorité ethnique devant être protégée ». L’idée, qui a été lancée par Hunting Kind, une association qui revendique quelques 70 000 membres, a déclaré avoir monté un dossier juridique pour tenter de prouver qu’ils constituent une minorité ethnique. Si cette demande aboutissait, l’action en justice permettrait aux chasseurs de bénéficier de la même protection que d’autres groupes minoritaires comme la communauté rom ou les groupes « LGBTQ+ » précise le quotidien The Guardian. Outre-Manche, le droit considère qu’il existe cinq grands groupes ethniques : les Blancs, les Asiatiques, les Noirs, les Métis et les autres groupes ethniques. Si, sur la forme, Hunting Kind veut rappeler à l’opinion publique qu’elle est toujours présente, malgré 20 ans d’interdiction de la chasse à courre en Angleterre, sur le fond la partie est loin d’être acquise. Au sens juridique anglais, une « minorité protégée » se réfère généralement à des groupes de personnes qui, en raison de leur race, leur religion, leur ethnicité, leur orientation sexuelle, leur genre ou autres caractéristiques, sont susceptibles de subir de la discrimination ou des injustices. Les chasseurs à courre anglais, bien qu'ils puissent revendiquer leur appartenance à un groupe social distinct, avec une culture et des traditions spécifiques, ne relèvent donc pas de cette définition. Leur activité est plus une pratique traditionnelle qu'une identité protégée. Il est donc peu probable qu'une telle reconnaissance officielle soit accordée, car cela impliquerait de donner une protection juridique à une pratique traditionnelle, plutôt qu'à un groupe marginalisé ou discriminé.